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LES STRATAGÈMES. LIV. II.

ne suivissent cet exemple, il déclara que c’était lui qui les avait congédiés ; et, pour le prouver, il renvoya encore dans leurs foyers quelques soldats qui ne pouvaient rendre que de très-faibles services.

8. L. Lucullus, informé que la cavalerie macédonienne qu’il avait parmi ses auxiliaires, passait du côté des ennemis par une conspiration soudaine, fit sonner la charge et envoya des escadrons à leur poursuite. Les ennemis, croyant qu’on venait les attaquer, firent une décharge de traits sur les Macédoniens transfuges ; ceux-ci, se voyant repoussés par les troupes auxquelles elles allaient se rendre, et pressés par celles qu’ils abandonnaient, furent obligés d’en venir aux mains avec les ennemis.

9. Datames, commandant l’armée des Perses en Cappadoce, contre Autophradate, apprit qu’une partie de sa cavalerie désertait à l’ennemi. Il rassembla tout ce qui lui en restait, courut après les transfuges, et, quand il les eut atteints, les loua de l’activité avec laquelle ils avaient pris les devants, et les engagea à montrer autant d’énergie en abordant l’ennemi. La honte amenant chez eux le repentir, ils abandonnèrent leur dessein, dans la croyance qu’on ne l’avait point pénétré.

10. Le consul T. Quinctius Capitolinus, voyant les Romains plier, s’écria que vers l’autre aile les ennemis étaient en déroute. Par ce mensonge il releva le courage des siens, et remporta la victoire.

11. Dans un combat contre les Étrusques, le consul Fabius, qui commandait l’aile gauche, étant blessé, et une partie des soldats romains, persuadés qu’il était mort, ayant commencé à lâcher pied, l’autre consul, Cn. Manlius, accourut avec quelques escadrons, criant