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LES STRATAGÈMES. LIV. III.

ment, qu’ils se rendirent aussitôt, quoiqu’ils fussent bien approvisionnés.

3. Pendant que A. Torquatus assiégeait une ville de la Grèce, on lui dit que les jeunes gens de ce lieu étaient fort habiles à lancer le javelot et les flèches : « Je ne les vendrai que plus cher dans quelques jours, » répondit-il.


VI. Ruiner les garnisons ennemies.

1. Lorsque Annibal eut repassé en Afrique, Scipion, sachant que plusieurs villes, dont ses plans exigeaient qu’il se rendît maître, étaient défendues par de fortes garnisons, envoyait de temps en temps quelques troupes pour les inquiéter. Il se présenta enfin lui-même comme pour les enlever de vive force ; puis il feignit d’avoir peur, et fit un mouvement de retraite. Annibal, persuadé que son ennemi avait réellement pris l’épouvante, appela de toutes parts les garnisons, afin d’engager une affaire décisive, et se mit à sa poursuite. Scipion obtint par là ce qu’il désirait : les villes étant restées sans défense, il envoya les Numides, sous les ordres de Masinissa, pour s’en emparer.

2. P. Cornélius Scipion, ayant senti la difficulté de prendre Delminium, parce que toutes les troupes du pays s’étaient réunies pour défendre cette ville, alla se présenter devant d’autres places. Ces troupes étant par là forcées de courir à la défense de leurs villes respectives, Delminium se trouva dépourvue de secours, et Scipion s’en empara.

3. Pyrrhus, roi d’Épire, voulant se rendre maître de la capitale des Illyriens, mais ne pouvant compter sur le succès, mit le siége devant quelques autres de leurs villes. Il en résulta que les ennemis, ayant la confiance que leur capitale était assez en sûreté par ses for-