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LES STRATAGÈMES. LIV. III.

5. On dit que Sémiramis, faisant le siége de la même ville, détourna aussi l’Euphrate, et obtint le même résultat.

6. Clisthène de Sicyone coupa un aqueduc qui fournissait de l’eau à la ville de Crise ; et, quand les habitants eurent commencé à souffrir de la soif, il leur rendit l’eau, mais corrompue avec de l’ellébore : aussitôt qu’ils en eurent fait usage, un flux de ventre, qui les saisit, les mit hors d’état de se défendre, et la ville fut prise.


VIII. Jeter l’épouvante parmi les assiégés.

1. Philippe, ne pouvant enlever de vive force le château de Prinasse, fit amonceler de la terre au pied des fortifications, comme s’il y pratiquait une mine. Les assiégés, croyant leurs murs sapés, se rendirent.

2. Pélopidas, général thébain, étant sur le point d’assiéger à la fois deux villes de Magnésie peu éloignées l’une de l’autre, ordonna que, pendant qu’il faisait avancer son armée sous les murs de l’une, quatre cavaliers, ayant des couronnes sur la tête, accourussent à toute bride, comme venant de l’autre camp thébain, pour annoncer la prise de l’autre ville. Afin de mieux encore tromper l’ennemi, il fit mettre le feu à une forêt située dans un lieu intermédiaire, et dont l’embrasement pouvait être pris pour celui de la place. Il voulut, en outre, qu’on lui amenât quelques soldats déguisés en prisonniers. Ces démonstrations jetèrent l’effroi parmi les assiégés, qui, se croyant déjà vaincus sur l’autre point, firent leur soumission.

3. Cyrus, roi de Perse, tenant Crésus enfermé dans la ville de Sardes, fit dresser du côté le moins accessible de la montagne sur laquelle elle était assise, des mâts