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LES STRATAGÈMES. LIV. III.

qu’il allait attaquer. Les assiégés pouvaient suffire à la défense de leurs remparts ; mais, comme tous se portèrent vers le lieu où ils croyaient qu’on donnait l’assaut, Alcibiade franchit les murailles sur un point qui ne lui offrait pas de résistance.

7. Pour s’emparer du port de Sicyone, Thrasybule de Milet fit plusieurs fausses attaques par terre ; et, quand il vit que les ennemis avaient dirigé leurs forces vers le lieu où il les harcelait, il entra dans le port avec sa flotte, sans qu’on s’y attendît.

8. Philippe, assiégeant une ville maritime, fit joindre ensemble deux vaisseaux que l’on couvrit de madriers, et sur lesquels on construisit des tours hors de la vue des assiégés ; puis il livra par terre une attaque avec d’autres tours. Pendant qu’il tenait l’ennemi en échec de ce côté des remparts, de l’autre approchaient les deux vaisseaux, et par là, ne trouvant pas de résistance, il pénétra dans la ville.

9. Périclès voulant prendre, dans le Péloponnèse, un château où l’on ne pouvait arriver que par deux chemins, coupa l’un par un fossé, et se mit à fortifier l’autre. Les assiégés, en pleine sécurité quant au premier chemin, surveillèrent seulement celui qu’ils voyaient fortifier. Alors Périclès, ayant préparé des ponts, les jeta sur le fossé, et entra dans la place du côté où l’on ne craignait pas son approche.

10. Antiochus, faisant le siége d’Éphèse, ordonna aux Rhodiens, ses auxiliaires, d’attaquer le port pendant la nuit, en poussant de grands cris. Les assiégés y accoururent en foule et en désordre, laissant le reste des fortifications sans défenseurs ; et Antiochus, donnant l’assaut d’un autre côté, s’empara de la ville.


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