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LES STRATAGÈMES. LIV. III.

d’abord à un transfuge, ni laisser échapper une pareille occasion, mit en embuscade des troupes d’élite. Les Gaulois tombèrent dans le piége, et remplirent doublement le but d’Hannon : ils tuèrent des Romains, et furent eux-mêmes exterminés jusqu’au dernier.

4. Annibal imagina une semblable vengeance à l’égard de ses transfuges. Informé que plusieurs soldats avaient déserté la nuit précédente, et sachant aussi qu’il y avait des espions de l’ennemi dans son camp, il dit ouvertement qu’il ne fallait pas donner le nom de transfuges à des hommes adroits qu’il avait envoyés pour pénétrer les desseins de l’ennemi. Ces mots, une fois connus des espions, furent transmis aux Romains, qui saisirent les déserteurs d’Annibal, leur coupèrent les mains, et les renvoyèrent.

5. Diodore, étant à la tête des troupes qui défendaient Amphipolis, et parmi lesquelles se trouvaient deux mille Thraces qu’il soupçonnait de vouloir piller la ville, annonça faussement que des vaisseaux ennemis, en petit nombre, étaient abordés à la côte voisine, et qu’on pouvait aisément les piller. Excités par l’espoir du butin, les Thraces partirent, et Diodore, ayant fermé les portes, les empêcha de rentrer dans la place.


XVII. Des sorties.

1. Les Romains qui tenaient garnison à Palerme, lorsque Asdrubal s’avançait pour assiéger cette ville, ne placèrent, à dessein, qu’un petit nombre de soldats sur les remparts. Asdrubal, enhardi par cette apparente faiblesse, s’approcha, témérairement, et son armée fut taillée en pièces dans une sortie que firent les assiégés.

2. Émilius Paullus, attaqué dans son camp, à l’im-