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LES STRATAGÈMES. LIV. III.

proviste par toute l’armée des Liguriens, retint longtemps ses troupes, comme par crainte ; ensuite, quand il vit les ennemis fatigués, il fondit sur eux par les quatre portes du camp, les défit, et en prit un grand nombre.

3. Velius, qui commandait la garnison romaine dans la citadelle de Tarente, ville assiégée par Asdrubal, envoya vers celui-ci des députés pour lui demander la vie sauve et la retraite libre. Tandis que, trompés par cette feinte, les ennemis se tenaient peu sur leurs gardes, Velius fit tout à coup une sortie, et les tailla en pièces.

4. Cn. Pompée, investi dans son camp près de Dyrrachium, non-seulement dégagea son armée, mais encore, dans une sortie pour laquelle il avait bien choisi le temps et le lieu, enveloppa César, au moment où celui-ci livrait une impétueuse attaque à un fort que défendait un double retranchement ; en sorte que, placé entre ceux qu’il attaquait et ceux qui étaient venus l’enfermer, César courut un grand danger, et perdit beaucoup de monde.

5. Flavius Fimbria, fortifiant son camp près du Rhyndacus, en Asie, contre le fils de Mithridate, fit tirer des tranchées le long des flancs et vers la tête de ses retranchements, au dedans desquels il tint ses troupes immobiles, jusqu’à ce que la cavalerie des ennemis se fût engagée dans les intervalles étroits de ses fortifications ; alors il fit une sortie, et leur tua six mille hommes.

6. Pendant la guerre des Gaules, C. César, informé, de la part de Q. Cicéron, que les lieutenants Titurius Sabinus et Cotta avaient été battus par Ambiorix, et que celui-ci le tenait lui-même assiégé, marcha à son secours avec deux légions. Après avoir d’abord attiré