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LES STRATAGÈMES. LIV. IV.

refusés, il en porta plainte aux censeurs, qui leur infligèrent des notes d’infamie. Il obtint ensuite du sénat qu’on ne leur payât point la solde pour leurs services passés. L’affaire fut même portée devant le peuple par les tribuns, et tous les citoyens concoururent, par leur avis unanime, à l’affermissement de la discipline.

23. Q. Metellus le Macédonique, faisant la guerre en Espagne, ordonna aux soldats de cinq cohortes qui avaient abandonné leur position à l’ennemi, de faire leur testament, et d’aller reprendre ce poste, les menaçant de ne pas les recevoir au camp, s’ils ne revenaient victorieux.

24. Le sénat ordonna que l’armée qui avait été battue près du Siris, serait conduite par le consul P. Valerius, près de Firmum, afin qu’elle y établît son camp, et qu’elle passât l’hiver sous les tentes ; et, comme elle s’était honteusement laissé mettre en déroute, le sénat décida qu’on ne lui enverrait aucun renfort, jusqu’à ce qu’elle eût vaincu l’ennemi, et fait des prisonniers.

25. Des légions qui, pendant une des guerres Puniques, n’avaient pas fait leur devoir, furent, par un décret du sénat, reléguées en Sicile, où elles ne reçurent que de l’orge pendant sept années.

26. C. Titius, chef de cohorte, ayant abandonné sa position à l’ennemi, dans la guerre des esclaves fugitifs, L. Pison l’obligea de se tenir tous les jours devant le prétoire, vêtu d’une toge sans ceinture, la tunique déliée et les pieds nus, jusqu’au moment de la garde de nuit, et lui interdit les repas en commun, ainsi que les bains.

27. Sylla condamna une cohorte et ses centurions à se tenir debout devant le prétoire, le casque en tête, mais sans ceinture, pour s’être laissé enlever leur position par l’ennemi.

28. Domitius Corbulon, en Arménie, voulant punir