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LES STRATAGÈMES. LIV I.

cet officier, lui donna des coups de bâton comme à un esclave.

4. Tarquin le Superbe, jugeant qu’il fallait mettre à mort les principaux citoyens de Gabies, et ne voulant confier ses ordres à personne, ne fit aucune réponse au messager que son fils lui avait envoyé à ce sujet ; mais, comme il se promenait alors dans son jardin, il abattit avec une baguette les têtes des pavots les plus élevés. L’émissaire, congédié sans réponse, rendit compte au jeune Tarquin de ce que son père avait fait en sa présence ; et le fils comprit qu’il devait immoler les premiers de la ville.

5. C. César, suspectant la fidélité des Égyptiens, visita avec une feinte sécurité la ville d’Alexandrie et ses fortifications, se livra en même temps à de voluptueux festins, et voulut paraître épris des charmes de ces lieux, au point de s’abandonner aux habitudes et au genre de vie des Alexandrins ; et, tout en dissimulant ainsi, il fit venir des renforts et s’assura de l’Égypte.

6. Ventidius, dans la guerre contre les Parthes, qui avaient pour chef Pacorus, n’ignorant pas qu’un certain Pharnée, de la ville de Cyrrhus, et du nombre de ceux qui passaient pour alliés des Romains, informait l’ennemi de tout ce qui se passait dans leur camp, sut mettre à profit la perfidie de ce barbare. Il feignit de craindre les événements qu’il désirait le plus, et de désirer ceux qu’il redoutait. Ainsi, craignant que les Parthes ne franchissent l’Euphrate avant qu’il eût reçu les légions qu’il avait en Cappadoce, au delà du Taurus, il agit si habilement avec ce traître, que celui-ci, avec sa perfidie accoutumée, alla conseiller aux ennemis de faire passer leur armée par Zeugma, comme par le chemin le plus court, et parce que l’Euphrate y coulait paisiblement, n’étant plus encaissé dans ses rives. Ventidius lui avait