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LES STRATAGÈMES. LIV. IV.

lorsqu’il aperçut un soldat presque mort de froid. Il lui fit prendre sa place, et lui dit : « Si tu étais né parmi les Perses, ce serait pour toi un crime capital de t’asseoir sur le siége de ton roi ; un Macédonien peut se le permettre. »

4. L’empereur Auguste Vespasien, étant informé qu’un jeune homme d’illustre naissance, mais peu propre au métier des armes, était obligé, par le mauvais état de sa fortune, de servir dans les derniers grades de l’armée, lui assura de quoi vivre selon son rang, et lui donna un congé honorable.


VII. Instructions diverses sur la guerre.

1. César suivait contre l’ennemi, disait-il, le système adopté par la plupart des médecins contre les maladies, dont ils triomphent plutôt par la faim que par le fer.

2. Domitius Corbulon prétendait qu’il fallait vaincre l’ennemi avec la doloire, c’est-à-dire par les ouvrages de siége.

3. L. Paullus disait qu’un général devait avoir le caractère d’un vieillard, c’est-à-dire s’arrêter aux résolutions les plus prudentes.

4. On reprochait à Scipion l’Africain de ne pas aimer à se battre : « Ma mère, répondit-il, a fait en moi un général, et non un soldat. »

5. C. Marius, provoqué par un Teuton à un combat singulier, lui dit que, s’il était désireux de mourir, une corde pouvait mettre fin à sa vie. Comme le barbare insistait, Marius lui montra un vieux gladiateur, dont la petite taille inspirait le mépris, et lui dit : « Quand tu auras vaincu cet homme, je combattrai contre toi. »