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NOTES DU LIVRES I.

ram discenere. Cette distinction a paru subtile au commentateur Schwebel ; cependant Frontin précise lui-même, deux lignes plus bas, le sens de chacun de ces mots, en indiquant leur valeur relative. Ce qu’il entend par στρατηγηματικά embrasse toutes les mesures de stratégie et de tactique ; et il applique le mot στρατηγήματα seulement aux ruses proprement dites, telles que les surprises, etc. Le premier exprime le genre, le second l’espèce. Toutefois, il est bon d’observer que la plupart des faits cités par l’auteur sont plutôt des ruses, des stratagèmes (στρατηγήματα), que des opérations de stratégie. Aussi n’avons-nous pas hésité, malgré la distinction plutôt prétentieuse que subtile de Frontin, à restreindre le sens de son expression στρατηγηματικά, en la traduisant simplement comme l’autre mot grec, par stratagèmes, tant dans le titre général de l’ouvrage, qu’au commencement de cette Préface.


LIVRE PREMIER.

1. Contumaces conspiratio potuit facere. Plutarque (Vie de Caton le Censeur, ch. x) porte à quatre cents le nombre des villes que soumit Caton en Espagne. Tite-Live, après avoir rapporté ce fait, avec le détail de toutes les circonstances qui l’ont amené, ajoute (liv. xxxiv, ch. 17) que le consul marcha contre les villes qui refusaient d’obéir, et qu’il fut même obligé d’assiéger Segestica, ville riche et importante, qu’il prit d’assaut. Polyen a compris ce même fait dans son recueil de stratagèmes (liv. viii, ch. 17). Voyez aussi Polybe, Fragments, liv. xix ; et Aurelius Victor, qui a reproduit presque littéralement le texte de Frontin (Hommes illustres, ch. xlvii).

2. Non pronuntiavit quo proficisceretur. Selon Diodore de Sicile (liv. xiv, ch. 55), le point de ralliement indiqué par Himilcon était Panorme, aujourd’hui Palerme. Cet usage des ordres cachetés, maintenant encore en vigueur dans la marine, était familier aux généraux de l’antiquité. Voyez César, Guerre d’Afrique, ch. iii ; Polyen, liv. v, ch. 10, § 2, et liv. iv, ch. 7, § 2 ; Frontin, liv. i, ch. 2, § 6.

On sait avec quel soin le général Bonaparte cacha à son armée, et à la France entière, le but de l’expédition qui se préparait à Toulon en 1798.

3. Ad Syphacem. C. Lélius était envoyé par Scipion.