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DES AQUEDUCS.

cette conviction, et selon une habitude que je me suis faite dans plusieurs de mes fonctions, tous les documents que j’ai pu recueillir concernant ma nouvelle charge, je les ai mis en ordre, et réunis comme en un seul corps, dans ce Mémoire, afin de m’en servir comme d’un guide dans mon administration. Mes autres ouvrages, fruits de ma pratique et de ma propre expérience, ont été écrits dans l’intérêt de ceux qui devaient me remplacer. Peut-être ce Mémoire sera-t-il aussi de quelque utilité à mon successeur ; mais, comme il a été fait au début de ma gestion, il est surtout destiné à m’instruire et à me diriger moi-même.

3. Et, pour prouver que je n’ai rien négligé de ce qui se rattache à la connaissance complète de mon objet, je donnerai, en premier lieu, les noms des eaux qui arrivent dans la ville ; je dirai par qui, sous quel consulat, en quelle année de la fondation de Rome chacune d’elles y a été amenée ; puis, de quels lieux et à quelle distance milliaire on l’a prise ; combien elle a exigé de canaux souterrains, de substructions et d’ouvrages en arcades. J’indiquerai ensuite la hauteur de chacune des eaux, les rapports des modules servant à en régler la distribution, et les quantités distribuées. Je dirai combien, soit hors de Rome, soit au dedans, chacun des cours d’eau fournit, selon sa force, à chaque région de la ville ; combien il y a de châteaux d’eau, publics et particuliers ; ce qu’ils donnent pour les travaux publics, pour les spectacles (appelés munera dans la classe élevée des citoyens) et pour les bassins ; ce que l’on en prend au nom de César, et ce que la faveur du prince en accorde à l’usage des particuliers ; enfin, je ferai connaître le droit de conservation des eaux, et les peines qui sanctionnent ce droit, d’après les lois, les sénatus-consultes, et les ordonnances des empereurs.

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