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INTRODUCTION

viennent de la nature absolue c’est-à-dire de la Bhûta-tathâtâ dont nous parlerons plus loin. Ainsi la forme et l’essence sont à l’origine combinées et identiques. Par exemple, le feu et l’eau sont des produits de la Bhûta-tathâtâ, quoiqu’ils soient différents phénoménalement ; si on les regarde au point de vue de la Bhûta-tathâtâ, ils sont absolument identiques. On peut donc dire que le feu est l’eau et que l’eau est le feu.

Ce système ne diffère de celui de l’École Ten-daï que par des dissemblances de détail dans l’enseignement.

7o  Le Ten-daï. Cette école est le système le plus profond du Mahâyâna. C’est elle qui combine les deux idées opposées de l’Être et du Néant en un système moyen. L’École Hossô faisait sortir toutes les semences de l’Âlaya-vijñana. Selon l’École du Chemin-Milieu, la Bhûta-tathâtâ (la nature absolue) s’oppose à l’Âlaya-vijñana : elle est immanente à la matière et à la pensée ; il n’y a ni matière ni pensée en dehors de cette Bhûta-tathâtâ. C’est pour cette raison que nous rangeons dans le réalisme le Chemin-Milieu qui unit les deux systèmes du matérialisme et de l’idéalisme subjectif.

Si on considère au point de vue de la Bhûta-tathâtâ, ces deux systèmes dont l’un soutient qu’il n’y a pas de moi en dehors des éléments, et dont l’autre nie la matière pour ne reconnaître que la pensée, il semble que l’un accorde trop à la matière, et l’autre trop à la pensée ; ni l’un ni l’autre ne sont justes. La matière et la pensée