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INTRODUCTION

que les partisans du Hînayâna dans leurs étroites aspirations ne s’occupent que de leur propre salut, ceux du Mahâyâna ont en vue à la fois leur salut et celui d’autrui. En un mot, la fin suprême du Bouddhisme est de parfaire le bonheur de la vie actuelle et le bonheur de la vie ultérieure, celui de l’âme et celui du corps, celui de l’individu et celui de l’humanité ; mais ce bonheur doit être différent selon le temps, les circonstances et les facultés des hommes. Ainsi le Bouddhisme enseigne à ceux qui ne connaissent que le plaisir physique de rechercher le plaisir moral ; à ceux qui ne sont occupés que du bonheur actuel, de tendre au bonheur éternel ; à ceux qui ne tendent qu’à leur propre salut de travailler au salut de l’humanité. C’est ainsi que le médecin donne à ses malades pour les guérir des médicaments différents appropriés à chaque maladie. Dans l’état bouddhique idéal, la société civile et la société religieuse sont tout à fait identiques. Ainsi le Nirvâṇa est inséparable du Saṃsâra, la Bodhi de la passion, toutes les lois civiques servent à la doctrine bouddhique, et l’existence ultérieure n’implique pas un autre monde. Par cette raison, si la civilisation du monde moral et du monde physique atteint ultérieurement à la perfection, ce sera ici-bas le Nirvâṇa ; ceux qui y résideront seront des Bouddhas.

D’après ce que nous avons vu, le Bouddhisme ne saurait donc être un danger pour la société humaine, il n’y a aucune raison de partager l’inquiétude de