Page:Furetière - Le Roman bourgeois.djvu/244

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Porta80 et de Salomon de Caux81, les livres de Pluvivel82 et de la Colombiere83 ; voulant faire croire par là que son pere estoit un grand homme de guerre.

Ce n’est point cela (luy dit-elle) ; je n’ay affaire que d’un papier. Ha (repliqua-t’il), il en avoit de tres-curieux : il avoit toutes les pieces qui ont este faites durant la Ligue et contre le gouvernement : le Divorce Satirique84, la Ruelle mal-assor-


80. Furetière parle ici de quelques uns des nombreux ouvrages du fameux physicien napolitain : Pneumaticorum libri III, Naples, 1601, in-4º ; De distilationibus, Rome, 1608, in-4º ; etc.

81. C’est du fameux ouvrage de l’ingénieur normand, La raison des forces mouvantes, etc., 1615, in-fol., dans lequel se trouve la première idée de la machine à vapeur, que Furetière veut parler ici. Cette mention seule suffiroit à prouver que les travaux de Salomon de Caus ne furent pas aussi dédaignés de son temps qu’on l’a prétendu. On pouvoit n’en pas comprendre la portée, mais on les lisoit, et, ce passage-ci en est la preuve, on les citoit parmi les meilleurs.

82. Il étoit sous-gouverneur du Dauphin (Louis XIII), et son maître pour les exercices du corps. On lui doit le Manége royal, Paris, 1615, in-fol., réimprimé sous le titre d’Instruction du Roy en l’exercice de monter à cheval, Paris, 1625, in-fol.

83. On a du sieur de la Colombière : Le vray théâtre d’honneur et de chevalerie, 1 vol. in-4º, et plusieurs autres ouvrages.

84. C’est le plus sanglant libelle qui ait été écrit contre la reine Marguerite, première femme divorcée de Henri IV. « Dans ce libelle, dit M. Bazin, ou il ne faut chercher ni fidélité historique, ni talent de style, mais qui ne manque pas d’une certaine verve ordurière, l’auteur feint qu’il s’est élevé quelque blâme contre la dissolution du premier mariage de Henri IV, et il place dans la bouche du roi lui-même le récit scandaleux des faits qui ont rendu cette séparation nécessaire, ou qui, depuis, l’ont trop justifiée. Nous croyons qu’on