Il a accepté la charge de Marguiller comptable. accepter un legs, une donation, une cession. accepter un combat sur un deffi. accepter la paix, les conditions d’un traitté. Il faut remarquer que ce mot est moins estendu que Recevoir ou agréer, & qu’il suppose quelque traité ou negociation. On dit neantmoins que les Juges ne doivent accepter aucuns presens des parties, pour dire simplement, Recevoir. Ce mot vient du Latin acceptare.
On dit aussi, Accepter une lettre de change, pour en empêcher le protest, lors qu’on la souscrit, & qu’on promet de la payer.
On dit aussi au Palais, Accepter les offres de sa partie. Les offres qui ne sont point acceptées sont sujettes à revocation.
ACCEPTILATION. s. f. Terme de Jurisprudence Romaine. Quittance qu’on donne sans recevoir de l’argent, declaration qu’on fait en faveur de son debiteur, qu’on ne luy veut plus rien demander, qu’on a esté satisfait d’une debte, ou qu’on la luy quitte, qu’on la luy remet.
ACCEPTION. s. f. Consideration qu’on a pour quelqu’un plustost que pour un autre. Les bons Juges ne font aucune acception de personne. On s’est servy autrefois aussi en ce sens du mot d’acceptation : mais acceptation est plus propre pour les affaires, & acception pour les personnes.
Ces mots viennent d’acceptare Latin, qui vient d’accipio.
ACCÉS. s. m. Facilité d’approcher de quelque personne, ou de quelque chose. Heureux celuy qui a accés auprés du Roy. cet homme cherche quelque accés dans cette maison, quelque connoissance qui luy donne la facilité d’y entrer. l’accés de cette coste est difficile à cause des rochers.
Accès, se dit aussi en Medecine des retours de certaines maladies qui laissent quelques bons intervalles. Il a eu un petit accés de fievre, de goutte. il luy prend quelquefois un accés de folie. Ce mot vient du Latin accessus, & accessio.
ACCESSIBLE. adj. m. & f. Celuy qu’il est facile d’approcher. L’humeur farouche de ce Juge fait qu’il n’est accessible qu’à peu de gens. cette place n’est accessible que par un seul endroit.
ACCESSOIRE. s. m. Dependance & suitte de quelque chose qui est plus considerable. Les depens qui ne sont qu’un accessoire montent souvent plus haut que le principal.
ACCESSIT. Terme de College. Recompense qu’on donne aux escoliers qui ont composé presqu’aussi bien que celuy qui a emporté le prix. Un tel a eu le prix des vers, & un tel le premier accessit.
Ces mots viennent du verbe Latin accedo, qui signifie le mesme.
ACCIDENT. s. m. Terme de Philosophie. Ce qui survient à la substance, & qui ne luy est pas essentiel, qui peut y être, ou n’y être pas sans qu’elle perisse. La Logique compte dix Accidens : la quantité, qualité, relation, situation, &c. Les Cartesiens n’en admettent qu’un, qui est l’extension ; encore le tiennent-ils attaché essentiellement à la matiere. Aprés la consecration de l’Hostie il n’y a que les accidens, que les especes qui demeurent.
Accident, signifie aussi, Hasard, coup de fortune. C’est par un heureux accident que cet homme a esté garenti du naufrage. les gens d’affaires sont sujets à beaucoup d’accidens.
Quand on se brusle au feu que soy-même on attise, Ce n’est point accident, mais c’est une sottise.
Accident, en termes de Medecine, est la même
chose que Symptome, & se dit de tout ce qui arrive de nouveau à un malade, soit en bien, ou en mal. Cette playe se pourra guerir, s’il ne luy arrive point d’accident, c’est à dire, de fievre, d’inflammation, ou autre symptome.
ACCIDENTEL, ELLE. adj. Qui n’est pas de l’essence de la matiere. La blancheur est accidentelle au marbre.
ACCIDENTELLEMENT. adv. Qui est joint à la maniere d’accident. Ce n’est qu’accidentellement qu’un homme est blanc ou noir, grand ou petit. Ces mots viennent du Latin accidens, accido.
ACCLAMATION. s. f. Cri de joye, par lequel le public témoigne de l’applaudissement, de l’estime. Les Magistrats, les Evêques, s’élisoient autrefois par les suffrages, & les acclamations publiques. ce respondant soustint ses Theses avec de grandes acclamations.
ACCLAMPER. v. act. Terme de Marine. C’est fortifier un mast par des clamps ou des gemelles qui sont des pieces de bois qu’on y lie, & qu’on y attache pour faire plus de resistance au vent.
Ces mots viennent du Latin clamo.
ACCOINTANCE. s. f. Hantise, ou familiarité qu’on a avec quelqu’un. Il ne se dit gueres qu’en mauvaise part. Il ne faut avoir aucune accointance avec des gens de mauvaise vie.
ACCOINTER. v. act. Vieux mot, & hors d’usage, qui signifioit Hanter quelqu’un, faire amitié, societé avec luy. Ce mot vient de adcomitare. Menage.
ACCOISER. v. act. Vieux mot qui signifioit Adoucir, appaiser. La tempeste aprés avoir duré six heures, s’accoisa un peu. la sedition fut accoisée par l’adresse d’un tel Magistrat. Ce mot vient de coy, & du Latin quietus.
ACCOLADE. s. f. Caresse qu’on fait en sautant au cou de quelqu’un en l’embrassant. Les amis qui ont esté long-temps sans se voir, se font mille embrassades & accolades.
Accolade, se dit aussi d’une ceremonie dont on use quand on fait un Chevalier, lequel on embrasse en signe d’amitié.
Accolade, se dit aussi de deux lapereaux qu’on sert, qu’on presente attachez ensemble.
ACCOLER. v. act. Embrasser quelqu’un en luy mettant les bras au cou pour le baiser, le caresser. Ce mot est composé de col, & vient de ad & de collum.
Accoler la cuisse, accoler la botte, signifie Saluer quelqu’un avec grande soûmission, avec respect, comme quand on saluë un homme qui descend de cheval.
Accoler, en termes de Pratique, signifie Faire un trait de plume en marge d’un compte, d’un memoire, d’une declaration de dépens, qui marque qu’il faut comprendre plusieurs articles sous un même jugement, les comprendre dans une même supputation.
Accoler, en termes de Jardinage, se dit des branches d’arbres, des seps de vigne qu’on attache à des espaliers, à des eschalas.
Accoler, signifie aussi, Joindre deux lapereaux ensemble pour en servir une accolade.
Accolé, ée. part. & adj.
En termes de Blason on le dit des animaux qui ont des coliers. Ainsi on dit, Un lyon de sable armé, lampassé & accolé d’or. On s’en sert aussi en blasonnant les armes de Navarre, qui sont, De gueules aux rais d’escarboucle accolés & pommettés d’or.
Accolé, se dit aussi d’un arbre, d’une croix, d’une colomne, ou autre chose qui est entourée de lierre, d’un sep de vigne, d’une givre, &c.
Accolé, se dit encore de deux Escus qui sont joints ensemble, & attachés par les côtés. Ainsi les Escus de France & de Pologne étoient accolés du temps de
