Page:Furetiere - Dictionnaire, 1690, T02, E-H.djvu/190

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EVA. EVA.EVC.EVE. foìs-deïaûìíEVíifigìies, comme les trois que foirent eri avant les Nazaréens premiers Schismatiques du Christia- nisme , l’un qu’ils appeìloient Evangile de peifetìion écrit en vers, l’autre qu’ils appeìloient Evangile d’Eve, Ócle troisième qu’ils attribuôient à St, Matthieu écrit en lan- crue Hébraïque, dons parle St. Jérôme» On dit figurément & proverbialement d’une chose nouvel- le, & dont tout le monde s’entretient, que c’est l’Evan- o’ûeàu jour : d’un homme qui est sujet à mentir, que tout ce qu’il dit n’est pas mot d’Evangik : óc de celui qui croit fermement une chose, qu’il crôit cela comme l’E- vangile. EVAPORATION, f. f. Action par laquelle on fait exhaler Phumidité de quelque corps, Lè sel se forme par Yévafór-atioîi de l’humidité, soit par l’ardeur du so- leil , comme dans ks marais falans ; foit par le moyen du féu, comme aux lieux où il y a des puits salez. L’é- yaporation se fait en Chymie pour faire k dissipation de Phumidité-superflue, óc diffère de Yexhalation, en ce . que celle-cv ne se pratique que sur des matières sèches. EVAPORATION, sc dit figurément en Morale. Cette extravagance vient d’une grande évaporation d’esprit. Dieu se sert des plus terribles objets pour retirer les âmes d’une certaine évaporation que leur insensibilité produit, óc pòur les faire rentrer en elles - mêmes. PORT-R. Le P. Bouhours met en question si ce terme peut être tiré de la Physique óc de la Chymie, pour lui donner un sens moral, óc si l’on peut dire Vévaporation de l’efprit, comme on dit un esprit évaporé. EVAPORER, v- neut. Faire exhaler en vapeurs cé qu’il y a d’humide dans les corps, comme lorsqu’on fait le sel des eaux des fonteines , on eri fait évaporer tout ’l'humide, óc le sel demeure au fond. Pour cuire le sal- pêtre , il en faut évaporer toute la lescive qui s’est em- preignée du sel de la terre. EVAPORER, se dit aussi figurément en Morale, óc avec le pronom personnel : il signifie, Se dissiper, se perdre, s’emporter, s’échapper. Son esprit s’év<tpore. Sa raison, son bon sens s’évaporent ; pour dire, se perdent, il ex- travague. N’appréhendez point ceux qui menacent : leur passion s’évapore par là , óc ils consument leur ven- geance en paroles. ABL. Les esprits trop rafinez s’éva- porent en des imaginations vaines, ót chimériques. B o u. U ne faut point subtiliser en matière de reconnoissance : elle s’évapore en subtilisant. Nie. Au milieu des objets de vanité l’ame sc dissipe óc s’évapore. FL. EVAPORE, EE. part. pass. ócadj. Ce n’est plus le temps de s’abandonner à des joyes évaporées quand on est vieux. BELL . Il est aussi subst. ót signifie, Etourdi, extravagant. C’est un évaporé qui ne sçait ce qu’il dit, qui ne fait rien par raison. II vaut mieux essuyer les rail- leries d’un jeune évaporé, que de s’exposer à la censore des gens sages. M . Sc. Remarquez le ridicule de cet évaporé, qui affecte une gravité étudiée. BELL. EVASER, verb. act. Etendre Pouverture de quelque chose, lui faire une ouverture un peu large. Il ne faut pas évaser les matras, comme on fait les cruches óc îes autres vaisseaux. Evaser un arbre, c’est Pouvrir de peur qu’il ne se resserre, óc ne se rapproche trop. EVASÉ, EE. adject. Vaisseau dont Pouverture est trop large. EVASÉ, se dit du nez, lorsqu’il est trop plat, ou qu’il a de trop grandes narines ; des habits qui ont dé trop grandes ouvertures, comme des manches, des canons, <Scc. EVASION, f. f. Fuite secrète : action par laquelle on s’évade. L’évafion d’un prisonnier donne une grande présomption qu’il est coupable. Il fut irrité de son éva- sion. MAUC EVASURE. f. f. Ouverture d’un vaisseau qui est trop evafe. EVAT E’. f. m . Sorte de bois noir qui ressemble à nô- tre ébene, óc qui se trouve dans PAbyssinie, où il est fortestimé. On en fait des plats, óc on dit que par une propriété particulière à ce bois * cè’s-plats sc rompent yen pïeces si-tôt que l’on met du poisson dedans. ETJC. EUCHARISTIE, sc f. Le très-Saint Sacrement de l’Autel qui selon le sentiment de PEglise Romaine con- tient réellement- le corps óc le sang de J. CHRIST «  fous les espèces du pain óc du vin : mais qui, selón le sentiment des Protestans, la est communion du pain , óc du vin, que j. CHRIST â instituez pour être le Sacrement de son corps, óc de son sang. On nè doit point recevoir se Sacrement de VEucharistie qu’après le Sacrement de Pénitence. - Les plus importantes contro- verses qu’il y ait entre les Protestans Ócles Catholiques Romains, sont cèllés qu’ils ont fur Y Eucharistie, St fui toutes ses suites. EUCHO LOGUE, f.m . Mot purement Grée, qui signifie littéralement discoursde prières : c’est le Ri- tuel dès Grecs, où l’on trouve tout eè qui appartient à leurs cérémonies, foit dans leurs liturgies, soit dans Padministration des Sacremens, soit dans k collation des Ordres. Le P. Goar a fait imprimer YEuclïoïogu* en Grec, óc en Latin à Paris. EVE. EVEILLER, v. act. Interrompre le sommeil de quelcun. La Tragédie de Mariane commence par un songe qui éveilla Hérode en sursaut. Eveillez, moi demain de bon matin. 11s’éveiUe tous les jours au chant du coq^ On faisoit un bruit capable d’éveiller un moì’t. Ce mot vient de evigilare. NICOD. DU Cange témoigne que les Moines appeìloient éveille-fou, k cloche qu’on sonnoit pour les reveiller afin d’aller à Matines. Ev E i L L E R , figurément signifie aussi, Rehdre plus gai, plus vif, plus ardent. Cet esprit est pesant, il le faut mettre au Collège pour l’éreiíìer. Le stile dé cet Auteur est trop triste, trop sérieux, ilfaudróit y mêler quel- ques pensées gayes pour Yéveiller un peu. La cólere éveille le courage, óc l’excite à entreprendre des choses grandes, óc magnanimes. M. Es p. Le zèle trop em- porté ne ruine pas moins Pamitié que là froideur qu’on n’éveille point. ST.EV . EVEILLE, ÉE. part.ócadj. L’ameheilléeparPexem- plé, ou par le discours, s’élance au delà de Pordinaire. MONT. Voilà une morale bien éveillée. P . COM. c’est-à-dire, en stile badin , une morale un peu re- lâchée. EVEILLÉ, est aussi subst. C’est un éveillé qui déjeune dès le matin. C’est un éveilié dont il se faut garder. Il est bienéVei/Vé, quand il s’agit du gain. II fait bon ca- geoller cette fille, c’est uné éveillée qui est de bon ap^ petit. Ils sont gaillards, éveillez & gentils. VOIT.

EVENEMENT, s.m . Issue, succés bon ou mauvais de quelque chose. Personne ne peut répondre des évenemens, ils sont en la main de Dieu. La fortune se conserve un empire plus absolu sur les évenemens que la prudence. CAIL. Les Historiens épousant les passions de ceux qui les récompensent, déguisent les évenemens comme il leur plaît. M. Sc. Le peuple prend les évenemens pour les interprètes de la volonté du Ciel. FL. C’est la Fortune, cette aveugle Divinité, qui préside aux évenemens. BOU. Le Cardinal de Richelieu étoit également capable d’assurer les bons évenemens, et de reparer les mauvais. Disc. D’Ei. Les plus sages conseils sont souvent suivis de mauvais évenemens. Comment Dieu peut-il prévoir un évenement qui n’a point de cause