Page:Furetiere - Dictionnaire, 1690, T02, E-H.djvu/191

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causé necessaire, & determinante ? Ju. Un vendeur est garand de l'évenement du procés d’éviction qu’on fait à l’acheteur. On dit aussi, En tout évenement ; pour dire, En tout cas, ou au pis aller.

EVÉNEMENT, se dit aussi des choses grandes, surprenantes, & singulieres qui arrivent dans le monde. Mr. le Camus Evêque du Bellay a fait plusieurs Volumes d’évenemens singuliers, d’histoires remarquables & extraordinaires. On voit dans la Tragedie Angloise un amas d’evenenemens confus. St.Ev.

EVENT. s. m. Impression ou action de l'air qui change la qualité de la plupart des choses. Ainsi on dit, Mettre à l'évent ; pour dire, Mettre à l'air & secher. Les Teinturiers mettent à l'évent leurs soyes & étoffes sur des perches qu’il leur est permis de mettre sur les ruës. Le vin prend mauvais goût, quand on le laisse à l'air, à l'évent. Cette bouteille n’a pas été bien bouchée, le vin sent l'évent.

EVENT, se dit aussi d’un trou ou ouverture qu’on laisse en quelques vaisseaux pour donner passage à l'air pour y entrer ou en sortir. On ne sçauroit tirer du vin d’un tonneau, si on ne lui donne de l’évent par dessus. Les Fonteiniers laissent quelques tuyaux ouverts pour donner de l'évent à l'air enfermé dans les conduits de leurs fonteines.

EVENT, ou le vent en termes d’Artillerie, est l'aisance qu’on donne au boulet pour rouler dans le calibre d’un canon. Ce boulet a trois pouces de diamètre, & le calibre est de deux lignes plus grand pour l'évent.

EVENT, est encore, une ouverture ronde, ou longue qui se trouve dans une piece de canon, ou autres armes à feu, ensorte que la fumée sort par cet évent. On re- bute ces sortes de pièces. EVENT , se dit aussi des petits tuyaux que les Fondeurs mettent dans les moules des figures qu’ils veulent jetter eh metail, afin que Pair puisse sortir à mesure que le moule s’emplit. On appelle aussi évent, cet endroit du poisson par où il respire. On l’appelle aussi ouie. On appelle aussi évent, les ouvertures que les baleines ont fur k tête, par où elles jettent une sigrande quantité d’eau, qu’elle ressem- ble à la chute d’une rivière. EVENT , fedit aussi dans l’aunage de ce qui est au delà de la mesure. L’Òrdonnance enjoint aux Auneurs de mesurer les étoffes bords à bois óc fans «ve»r. On appelle proverbialement une tête à Yévent, un esprit leger, indiscret, éventé. EVENTAIL. 11 y a de bons Auteurs qui font ce mot mafc. ôc fem. mais PAcademie ne le fait que masc. C’est un instrument qui sert à éventer. Les Dames en France portent de petits éventails de peau pour se rafraî- chir Pété. Depuis quelque temps k coutume s’intro- duit parmi les Dames de porter des éventails en hiver aussi bien qu’en été ; mais c’est seulement pour leur servir de contenance. En Orient on a des éventails de plumes pour se garentir du chaud óc des mouches. En Italie il y en a qui lassent les bras de quatre valets, com- me dit Balzac. Du Bartas a appelle les vens frais, cve«- taux de l’air. On a remarqué que Pagitation de l’air par un éventail ne fait aucun effet fur le thermomètre, ocelle n’est pas capable de le refroidir. EVENTAILLISTE. f.m . C’est une Peintre qui ne peint que des éventails. EVENTAIRE, ou INVENTAIRE, f. f. Terme de Vanier. Lc plus usité de ces deux mots, c’est éventaire. L A QU I N T . C’est un panier fans anses long d’environ trois pieds, large de deux, óc fait d’o- sier verd. Les femmes qui vendent du fruit, des herbes, du poisson, se servent d’eventaires pour porter leurs mar- chandises par la ville. EVENTALIER. f.m . Marchand qui fait ou qui vend des éventails. Ces Marchands s’appellent entre eux des Eventalistes, óc ils font un Corps dont la Con- frairie est établie à Sainte Marine. EVENTE, f. f . Les Chandeliers appellent ainsi une espece de cassette basse, plate, óc sans couvercle, di- visée en trois ou quatre petits quarrez, où l’on met de la chandelle défilée. E V EN T E R. v. act. Faire du vent fur quelque chose. Les Indiens ont des gens gagez pour les éventer perpé- tuellement avec dès plumes. Les Dames s’éventent ici en été. II faut éventer le poisson qui est fur le gril. Ev ENTER, se dit aussi de ce qu’on purge, de ce qu’on rafraîchit en le remuant, en le mettant à l’air. Si on n’évente le blé avec k pelle, si on ne le crible, il se gâte bientôt. Dans les témps de contagion on évente souvent tous îes meubles, on les met à Pévent. EVENTER , signifie aussi, Donner de Pouverture, de - Pair à quelque chose qui la corrompt, ou qui la détruit. Vous avez laissé éventer ce vin. Les ennemis ont éventé lamine, luiont donné de Pair, ont empêché son effet. Le fil, la. soye, la-laine s’éventent à Pair, sc corrompent. Les parfurnsqu’on a laissé éventer ne valent rien. Si on laisse éventer l’efprit de vin, il s’exhale entièrement en peu d’heures, lis portent dis chapeaux, Qui laissent éventer leurs débiles cerveaux : MOL. Ondit aussi, Eventer la veine ; pour dire, Faire unele- gere saignée pour donner de Pair aux humeurs, óc éviter larepletion. EVENTER, sc dit figurément en choses morales , óc signifie, Découvrir un secret, mettre au jour une chose qu’on voùloit tenir cachée. Cet Ambassadeur a éven- té adroitement le dessein des ennemis, il Pa décou- vert. Cette conspiration ne réussira pas ; on a éventé la mine. EVENTER LES VOILES, entermes de Marine, c’est, Mettre les voiles au vent pour faire route. EVENTER, en termes de Charpenterie, óede Maçon- nerie. Eventer une piece de bois, oU une pierre que l’on monte, c’est k tirer avec le cordage, pour empêcher qu’elle ne heurte contre k muraille, Óc qu’elle ne s’é- corne. EVENTÉ, EE. part.ócadj. EVENTÉ, EE. f. m . ócf. Quialatêtelegere, qui est emporté , évaporé, imprudent, étourdi. Les Fran- çois dans leur jeunesse sont bien éventez.. EVENTILLER. Terme de Fauconnerie, qui sc dit de Poiseau, lorsqu’il se secoue en se soutenant cn Pair, comme s’il faisoit une cabriole. EVENT OI R. s.m. Gros éventail d’osier dont onse sert pour éventer les charbons, quand on fait griller ou rôtir quelque chose. EVERRER. v.act. Terme de Chasse. C’est, Oter un nerf de dessous la langue d’un chien : ce qui fait qu’il ne mord point. Everrer un chien. EVE R SIO N. f. f. Ruine, renversement d’une ville, d’un Etat. Le ravissement d’Helene fut cause de Péiw- fion de Troye. On voit de temps en temps des éverfwtí des grands Empires óc Republiques. Ce mot ne se trou- ve plus que dans Nicod. Ainsi il y a lieu de douter qu’il soit en usage aujourd’huy. EVESCHE’, ou EVECHE’, f.m . Diocèse, pe- tite contrée qui est soumise à la jurisdiction spirituelle d’unPrekt, d’un Evêque. Cette Abbaye est dans un tel Evêché. Il y a 109. Evêchez en France.

Ronsard Pa sait féminin dans fa réponse au Min. de Mont-

Dieu , où en se défendant d’avoir été Prêtre, il lui pro- , teste pourtant, qu’il Voudrait avoir le dos, & le chef empêché Dessousla pesanteur d’une bonne Evêché, i Le Concile de Sardique en 347. condamna le change