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Page:Furetiere - Dictionnaire, 1701, T1, A-B.djvu/239

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ASS. ASS, A sî oMMt.R > scdit encore descoups violcns» ou sou- vent réitérez, Cç maître assomme de coups ses valets. Cette marâtre assommeles enfans de son mari.

ASSOMMER, scdit bypciboliquemcm des choses qui j incommodent, ou qui pèsent trop. En été les habits de drap assomme «f- Vous chargez trop ce cheval, cela est capable de Yajfommer. ASSOMMER, sc dit figurément en Morale des choscs qui abattent l'esprit. Cette affliction, la perte de ce procès l'a assommé. Pour moi qu'un froid Ecrit assomme ; MOL. Je tien puis revenir, & tout ceci /«'assomme. ID. On dit proverbialement, U vous faudra assommer; pour di- re, vous avez tant de santé, qu'a moins que quelcun ne vous tue*, vous ne pourrez mourir. ASSOMPTION. s. f. Fête que l'Eglise Romaine celebre en l'honneur de l'enlevement miraculeux au ciel de la Sainte Vierge en corps et en ame. C'est une question très-épineuse de sçavoir, si l'Antiquité a crû que la Vierge ait été ainsi enlevée au ciel ; car il ne nous reste sur ce point aucune histoire qui ne soit très- suspecte. On convient que Denis l'Areopagite qui en a parlé, est un nom supposé ; et quoyque Genebrard ait pretendu que cette fête de l' Assomption ait été instituée par le Pape Damase en 564. il est certain que c'étoit une fête encore ambiguë au commencement du VIII. siécle. Car on trouve dans une Constitution de Charlemagne, laquelle contient le nombre des fêtes qu'il faut observer, qu'à l'égard de l' Assomption de la Vierge, il est necessaire de s'en informer plus amplement. Ado, et Usuard qui ont composé des Martyrologes dans le IX. siecle se contentent de dire, que l'Eglise sobre en ses jugemens, a mieux aimé ignorer pieusement ce que la Providence a voulu cacher, que de s'exposer au hasard d'enseigner sérieusement une fable, et une imagination. Cependant l'opinion de l' Assomption a prevalu dans les derniers siecles. Baronius en allegue pour raison, que ce sentiment est le plus pieux, et contribue davantage à relever la gloire de la B. Vierge. BECKIUS. Mille ans étoient écoulez avant que l'Eglise eût consen- ti à ériger l' assomptionde la Vierge en fête solennelle. Elle delibera long temps sur une innovation de cette importance. Enfin elle s'est laissée emporter au zêle de ses enfans, qui n'avoient pas eu la patience d'attendre ses ordres, et sa determination pour satisfaire leur pieté, et elle n'a pas voulu même arrêter les différentes opinions que ses Docteurs ont semées touchant la résurrection, ou l' assomption de la Vierge au ciel ; pourveu qu'elles entretinssent la veneration duë à la Mere de Dieu : c'étoit assez pour leur donner un libre cours. BAILLET. Cette fête s'appelle aussi la Mi-Oût, à cause qu'elle arrive le quinzième d'Août. L'étampe, qui represente le mistere de l' assomption s'appelle aussi Assomption. On a aussi appelle autrefois Assomption, le jour de la mort de quelque Saint, comme l'Assomption de St. Jean Baptiste, ainsi que prouve Du Cange.

Ce mot vient du Latin assumere, tirer à soi.

En termes de Logique, Assomption, c'est la mineure ou la seconde proposition d'un Syllogisme ; et quelquefois c'est la conséquence que l'on tire des propositions qui composent un argument. Les prémisses sont vrayes ; mais l'assomption est captieuse. ASSONANCE, f. f. Quelques-uns se servent de ce mot en Musique, pour signifier Consonance, Ce mot vient d'assonare, s'accorder en son. ASSONANCE, en termes de Réthorique, ôc de Poésie, se dit d'une figure de mots qui ont meme son, ou ter- minaison , ôc qui ne riment pas richement. Les assonan- ces sont vicieuses en François: les Latins les ont quel- quefois employ ées avec grâce. On Pappelle en Latin Simtlitcr destmns, tkcnGxccHomoiêteleute; comme, Militent comparav'tty exercitum crd'tmvit, aciem lustra- vit, &c. En François 011ne s'en sert gueres qu'en pro- verbe. Apres la panse vient U danse, ASSORI' IMENT. f.m. Assemblage dedeux, ou de plusieurs choscs ensemble. Lc yerd oc lc bleu sont un vilain assortiment. ASSORTIMENT, sc dit aussi chez les Marchands de plusieurs marchandises , qu'il faut acheter , ou amasser, pour faire le fonds d'une boutique, óc pour avoir dequoy contenter ceux qui viendront acheter. Ce Marchand a mandé à son Facteur de lui envoyer un assortiment de brocards, de dentelles, óc autres marchandises. Lcs Li- braires discnt aussi un assortiment de livres, ASSORTI R. v. act. On conjugue, J'assortis, tu assortis, il assortit, uoits affor tissons, vous affor tissez,, ils assortissent. Al'impaifait j'affortiffois. Au preterit, j'assortis, tu as- sortis, ilaffortit, mus assortîmes, vous assortîtes, ilsaf- fortirent, óc j'ai assorti, tu as assorti, Ócc. Au futur j'assortirai. Au subjonctif que j'affort'tffe Ôcc. A l'impératíf assortis, assortisses. Appareiller, mettre ensemble deux choses qui conviennent. On m'a pris une partie de mon ameublement, je voudrois bien trouver dequoy l'apparcillcr. Cette étoffe est fort belle, il faut {'assortir de quelque doubl íìrc qui lui convienne. ASSORTIR, se dit figurément des personnes. Ce mariage est mal assorti; c'est-à-dire, le mari et la femme sont de condition inégale, ou d'humeur toute différente. Cet homme n'est point heureux à assortir les gens. Il cil aussi nécessaire de bien assortir les gens dans un repas, que les couleurs en habillement. M. Sc. Un vieillard qui épouse une jeune fille s'expose à tous les malheurs du mariage : cet assemblage est trop mal assorti. BELL. ASSORTIR, se dit aussi, pour Fournir de tújutcs les choses qui conviennent les unes avec les autres, et principalement de toutes celles qui regardent Ic trafic, et la marchandise. Ce Marchand a le soin ft assortir (a boutique, son magazin de toutes sortes d'étofscs. Vous pouvez aller chez un tel, il a dequoy vous assortir. ASSORTIR, est aussi un terme de Chapelier. C'est mettre la forme dans un chapeau cn blanc. Assortir un chapeau.

ASSORTIR, est aussi quelquefois neutre, et signifie, Convenir, avoir du raport. Cette garniture assortit bien, elle vous convient fort bien. Ces couleurs n'assortissent pas bien ensemble. Vous ne trouverez rien qui assortisse à cela, ou avec cela.

ASSORTI, IE. part. adj. Convenable. Ils ont des Casuistcs assortisi toutes sortes de personnes. P A s c. ASSORTI, ÏE. adj. Qui est bien fourni de toutes for- tes de marchandises. Un Marchand bien assorti. On le dit aussi d'un Libraire qui a toutes sortes de livres. Tous ces mots viennent du Latin sors, fort, condition, fortune. ASS OTER, v.act. Óc ncut. Rendre sot, gouverner quelcun avec empire. Cet homme est fort affoté de fa femme, unc amour trop viol ente affotelcs plus habiles. Ce mot est du plus bas stílc, ôi n'est même en usage que dans le participe. ASSOTE', E'E. part. Rendu sot , entête, infatué. Jamais on nc vît pcrc plus affoté de ses enfans. ASSOUPIR, v.act. Endormir à demi ; boucheries passiges des esprits nécessaires pour agir. L'opùim» se pavot assoupissent. Vous croyez queect hommedort, il n'est cu'assoupi. II ctoit.i/jreí/pidcIadcbauchc,VAUG. ASSOUPIR, signifie aussi, Engourdir. Levin*ij]('Hptf» ôc débilite les nerfs. On dît aussi du feu, qui n'est pas tout-à-fait éteint; qu'il n'est cyu'affoupi. ASSOUPIR» se dit figurément des troubles, des que- relles, des procès, des passions. Cette sédition paroissoit assoupie. La guerre n'étoit.pas éteinte-, cllen'é- toit cuïAssoupie. Il avoit un procès criminel » qu'il aeu Padrcssc