s’envoler. On dit aussi : La peur luy a mis des ailes aux talons pour dire, l’a fait fuir en diligence : On peint Mercure avec des ailes aux talons : L’amour luy prestera des ailes : On en donne aussi au cheval Pégase, aux vents & autres choses semblables, &c. On dit encore poëtiquement : Son nom volera sur les ailes de la Renommée : Sur l’ aile des beaux vers, pour dire que sa replication ira bien loin. On dit aussi : Sur l’ aile des zephyrs.
On donne aussi figurément des ailes aux Cherubins & aux Anges : Les Cherubins devant Dieu se couvrent la face de leurs ailes : Ils couvroient l’Arche de leurs ailes.
On appelle les ailes d’un bastimeht, ce qu’on bastit à droit & à gauche pour accompagnervle principal corps de logis, & faire les deux costez de la cours : Ce bastiment est imparfait, il n’y a qu’une aile de bastie. On appelle aussi ces ailes, bras ou potences.
On appelle aussi ailes dans les Églises ce qui est à droit & à gauche de la croisée, & quelquefois, tout le tour des bas costez ou des petites voutes qui sont à costé de la grande : Le portail de l’ aile droite est plus beau que celuy de la gauche : On n’a basti que le Chœur, on va bien-tost travailler aux ailes.
Aile se dit en termes de guerre des deux extrémitez d’une armée rangée en bataille : L’ Aile droite fut la première rompue : La Cavalerie se met sur les ailes. En ce sens ce mot vient de alauda selon Bochart, qui signifioit une Légion Gauloise, ainsi nommée à cause de la figure des casques que portaieht les soldats qui estoient crestez comme des allouettes. On dit que Pan, l’un des Capitaines de Bacchus, a esté le premier inventeur de cette maniere de ranger une armée en bataille ; d’où vient que les Anciens l’ont peint avec des cornes à la teste, parce qu’ils appelloient cornes ce que nous appellons les ailes.
Aile se dit aussi des deux costez de chaque bataillon ou escadron, des dernieres files : Les picquiers sont rangez au
milieu, & les mousquetaires sur les ailes ; On a commencé à défiler par l' aile droite. Les manches d’un bataillon sont aussi ses ailes.
Aile se dit aussi dans le discours ordinaire, de ceux qui marchent à costé, & un peu à l’écart, pour donner secours au besoin : Il sembloit que ce Prevost marchait seul, mais il y avoit plusieurt Archers sur les ailes pour l’assister.
Aile se dit aussi en termes de fortification du flanc d’un bastion, & plus ordinairement des longs costez d’un ouvrage à corne ou à couronne, qui sont flanquez par quelque endroit de la place ; par quelque dehors ou travail particulier.
Aile se dit proverbialement en ces phrases : Cet homme ne bat plus que d’une aile ; pour dire que son crédit, sa fortune, son esprit, sont diminuez, & qu’il n’en peut plus : On luy a tiré une plume de son aile ; pour dire qu’on luy a arraché quelque chose de son bien : qu’On en tirera pied ou aile ; pour dire qu’on tirera quelque chose d’une affaire, & qu’on ne perdra pas tout : On luy a rogné les ailes ; pour dire qu’on a retranché de son autorité, de ses richesses. On dit d’un téméraire, qu’il a voulu voler avant que d’avoir des ailes, qu’il n’a pas encore l’aile assez forte ; pour dire qu’il a commencé trop tost quelque entreprise au dessus de ses forces. On dit d’un homme malheureux, qu’il en a dans l' aile pour dire qu’il luy est arrivé quelque accident fascheux, ou bien qu’il a passé les 50. ans qu’on marque avec une L.
Ailé, ée, adj. qui a des ailes : Pegase est un cheval ailé. Les Poëtes appellent les oiseaux, les peuples ailez ; Les papillons, les cigales sont des insectes ailés ; il y a des poissons ailez qui sont fréquens sur l’Océan Athlantique.
En Termes de Blason on appelle un oiseau ailé, quand ses ailes sont d’une autre émail que son corps. On appelle aussi ailé tout ce qui est peint avec des ailes, quoy que contre sa nature, comme un cerf ailé, un cœur ailé, des dragons, des serpens ailés, une main ailée, une testea