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souvenirs d’une actrice.

Le monde incroyable.


Liberté, voilà ma devise ;
Tous les costumes sont décents.
Pourquoi porterions-nous des gants ?
Ces dames sont bien sans chemise.
Dans le pays des Esquimaux
On a sous le bras sa culotte
Comme nous avons nos chapeaux ;
Il se peut faire qu’on y vienne !
À propos de culotte, eh ! mais,
Il n’est est pas sûr que désormais
Chacun de nous garde la sienne.
Aux moyens de vivre exigus
Qui restent à maint pauvre diable
Dont on sabra les revenus[1],
Il me paraît presque incroyable
Qu’ils soient encore un peu vêtus.

. . . . . . . . . . . . . . .

Arrière ces faits désastreux

Que retracera notre histoire,
Ces noms horriblement fameux
Et qui souilleront notre gloire
Jusques à nos derniers neveux.
J’aime bien mieux pour ma santé
M’amuser de nos ridicules
Qui pour avoir plus de gaîté
Pourront chez la postérité
Trouver encor des incrédules,
Quelle est cette grecque aux gros bras ?
L’art qui nuance sa parure
Distingue fort peu sa figure
Et ses très rustiques appas.
Elle singe la financière,

  1. C’était au moment de la réduction des rentes.