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souvenirs d’une actrice.

Mais leurs femmes n’avaient pas le même avantage, et leurs manières n’étaient rien moins qu’en harmonie avec leur fortune : aussi leurs brillantes toilettes prêtaient-elles souvent à la plaisanterie, et l’esprit français, qui se retrouve dans toutes les circonstances, ne les ménageait pas. Les costumes grecs et romains avaient été mis en vogue par Joséphine Beauharnais, mesdames Tallien, Regnault Saint-Jean d’Angely, Enguerlo, et autres femmes du monde élégant. Toutes les nouvelles enrichies n’avaient pas manqué de les adopter. Parmi elles, il s’en trouvait beaucoup dont les maris avaient fait fortune à la bourse ou dans les fournitures et les riz-pain-sel, et leurs femmes étaient l’objet de tous les quolibets auxquels ces dernières surtout donnaient un vaste champ par leurs manières et leurs façons de s’exprimer. Voici des vers qui peignent parfaitement ce temps où l’on disait toujours : « C’est incoyable, c’est impaable. » Ils sont intitulés le monde incroyable. J’en donne les fragments tels que je me les rappelle, mais il y manque plusieurs vers :