Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice, Tome 2, 1841.djvu/93

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mit entre lui et un monsieur que je sus bientôt après être le directeur du théâtre, qu’on avait amené tout exprès pour me faire la proposition de jouer deux ou trois représentations. Je m’en défendis, prétextant mon engagement à Bordeaux, où j’étais attendue pour le commencement de mai.

— Pouvez-vous répondre des événements ? me dit le directeur, et s’il n’y a pas de chevaux.

—- Mais il en viendra, repris-je.

— Non pas de trois ou quatre jours, répliqua-t-il.

Enfin, on me fit des propositions si séduisantes, que je cédai, et l’on fixa le spectacle au surlendemain. Il fut question de trois traductions italiennes : le Marquis de Tulipano d’abord, la Frasquatane et la Servante maîtresse. M.  de D... vint me voir le lendemain, et me dit :

— Vous faites révolution parmi nos dames : elles ne tarissent pas sur l’élégance de la Parisienne.

— C’est fort bien, repris-je, mais quel malheur pour mon élégance, que je n’aie pas ici de ces jolis