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Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice, Tome 2, 1841.djvu/106

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souvenirs d’une actrice.

dans une ambulance, et le faisait entrer le lendemain à Milan, dans les équipages du général en chef.

Madame Bonaparte retint Fusil près d’elle tout le temps qu’elle resta à Milan ; ces dames ayant eu la fantaisie de jouer la comédie pour se désennuyer, ce fut mon mari qui organisa leur spectacle, et il eut de charmantes écolières. Mademoiselle Paulette[1], qui était du nombre, avait de l’affection pour son professeur, parce qu’il la faisait rire et l’amusait beaucoup ; elle lui donna pour moi une très belle parure en camée, et ce fut Julie qui me l’envoya. Ces dames avaient engagé mon mari à me faire venir en Italie ; je l’aurais bien désiré, mais on courait de si grands dangers sur les routes, qu’il n’aurait pas été prudent d’entreprendre ce voyage.

La bienveillance de madame Bonaparte pour Fusil lui fut plus nuisible qu’avantageuse, car elle lui fit abandonner la place pour laquelle il avait fait le voyage d’Italie. « Je veux, lui avait-elle dit, vous en faire avoir une autre dont les appoin-

  1. Depuis madame Leclerc.