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souvenirs d’une actrice.

Cet état violent eût voulu du repos comme après une longue maladie ; mais, semblables aux convalescents qui abusent de la santé lorsqu’elle leur revient, on se livrait avec fureur au tourbillon du monde qui vous entraînait ; ou usait du temps, comme s’il eût dû nous échapper encore. Les modes les plus extravagantes, les bals, les fêtes champêtres, mettaient la vie dans un danger d’une autre espèce. L’excès du plaisir est souvent plus dangereux que l’excès de la douleur : il faut du courage pour supporter l’un ; l’autre est un abandon sans calcul qui nous subjugue. Ces modes, ces fêtes, contribuèrent à tuer plus d’une jeune folle. Ce genre de mort était plus gai ; mais il n’était pas moins prompt, et les résultats étaient les mômes pour ceux qui les regrettaient.

Tout ce qui se passa pendant ce temps rentre dans le cours ordinaire des choses. Nous avions cependant encore de loin en loin quelques-uns de ces événements remarquables qui suivent les orages des révolutions, lorsque les gouvernements ne sont pas encore bien affermis sur leurs bases, et que les par-