— Je suis un tel, lui dit-il ; cette existence d’oiseau de nuit m’est insupportable et me fatigue ; faites-moi arrêter ou rendez-moi ma liberté.
— Monsieur, lui dit le ministre furieux, voyez dans quelle position vous me mettez ; vous vous livrez à moi. Sortez, monsieur, sortez !
— Où voulez-vous que j’aille ?
— Eh ! allez au diable, mais sortez de chez moi, continua-t-il impatienté.
Il retourna chez lui et y demeura fort tranquille, sans que personne s’en inquiétât.
Mon mari l’aimait beaucoup, parce qu’il avait de l’esprit, qu’il était fort amusant et d’un courage à toute épreuve. Il venait souvent dîner avec nous dans le temps même de sa proscription. Tout à coup nous cessâmes de le voir. Nous savions qu’il ne pouvait être arrêté, car on n’aurait pas manqué de le dire. J’engageai mon mari à s’enquérir de lui et à savoir s’il n’était pas malade. Ce même jour il le rencontra dans la rue.
— Pourquoi donc, lui dit Fusil, ne vous voit-on plus ?