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Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice, Tome 2, 1841.djvu/259

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souvenirs d’une actrice.

heux que votre connaissance avec cet homme que vous admirez ne date que du temps où vous l’avez rencontré en France ; mais vous ne parviendrez jamais à me faire partager votre enthousiasme.

M. de Rostopschin a dû être bien surpris de produire un semblable effet, et il a dû souvent en rire dans sa barbe de Tartare ; je dis Tartare, parce qu’il tenait à grand honneur de descendre de Gengiskan. Au reste, si l’on se connaît assez soi-même pour se bien peindre ; voici une esquisse que je livre aux lecteurs, et qui ne laisse pas d’être piquante.

Une dame ayant engagé M. de Rostopschin à écrire ses Mémoires, car ils ne pouvaient manquer d’avoir un grand intérêt pour le public, il arriva quelques jours après un petit manuscrit à la main.

— Je me suis conformé à vos ordres, lui dit-il ; j’ai rédigé mes Mémoires : les voici avec la dédicace.


Mémoires du comte de Rostopchin, écrits par lui-même.


I.


« En 1765, le 12 de mars, je sortis des ténèbres