sées ; mon tablier vert à poches sur le devant en était rempli. Nous étions montés sur une grande table qui nous servait de tréteau ; c’était de là que mon compagnon faisait la parade avec un rare talent, il faut lui rendre cette justice ; et il s’écriait : Approchez, messieurs, mesdames, approchez. Tous les bras se tendaient alors vers nous ; chacun voulait avoir la strophe qui lui était destinée, et l’on avait beaucoup de peine à maintenir l’ordre.
Voici quelle était celle des maîtres de la maison :
Que l’on goûte ici de plaisirs !
Où pourrions-nous mieux être ?
Tout y satisfait nos désirs,
Et tout les fait renaître :
N’est-ce pas ici le jardin
Où notre premier père
Trouvait sans cesse sous sa main
De quoi se satisfaire.
À l’un de nos amis qui aimait mieux le vin de Champagne que sa femme, nous avions adressé le second couplet de la même chanson :
Il buvait de l’eau tristement,
Auprès de sa compagne ;
Ici l’on s’amuse gaîment
En sablant le champagne.