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souvenirs d’une actrice.

portait à quelque extrémité, et à nous préserver en cas de feu.

Outre plusieurs serres dans lesquelles on pouvait trouver un abri contre toutes recherches, nous avions encore le palais qui tenait à lui seul un côté de la rue, et celui du prince Alexandre Kourakin qui était de l’autre côté, et dans lequel nous pouvions aussi nous sauver : ces palais étaient abandonnés par leur propriétaires.

Nous nous crûmes donc dans un fort impénétrable, et ne nous occupâmes plus qu’à nous y pourvoir des objets nécessaires. J’y fis porter une partie de mes effets, et j’abandonnai follement une maison qui resta intacte, pour me réfugier dans une autre qui devint la proie des flammes ; mais je n’ai pas été la seule aussi mal inspirée : Il semblait qu’un mauvais génie me fit rencontrer le danger dans ce qui devait assurer ma tranquillité.

Quand je traversai la ville, pour aller rejoindre mes amis à la Bosman, les rues étaient désertes, à peine y rencontrait-on quelques personnes du peuple. Je marchais depuis quelque temps, lorsque