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souvenirs d’une actrice.

que ces femmes, ces enfants, ces vieillards, fuyant, ainsi que nous, leurs maisons incendiées. Une file nombreuse de militaires, qui allaient au camp, marchaient en même temps, et nous proposaient de les suivre. Enfin, après avoir erré long-temps, nous trouvâmes une rue qui ne brûlait pas encore. Nous entrâmes dans la première maison (elles étaient toutes désertes) et nous nous jetâmes sur des canapés, tandis que les hommes gardaient les équipages dans la cour, et examinaient si le feu ne gagnait pas la maison. Telle fut la fin de cette triste journée, dont le souvenir ne s’effacera jamais de ma mémoire.

Nous passâmes, comme on peut le penser, une pénible nuit ; nous ne savions plus où trouver un asile, car on m’avait assuré que ma maison avait été consumée. Les deux maisons adjacentes étant en feu, tout le monde l’avait abandonnée cependant elle n’était point atteinte par l’incendie.

Nous ne pouvions aller à Petrowsky sans un officier, et le nôtre ne voulait point y venir. Nous er-