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souvenirs d’une actrice.

ne vous oblige à le quitter aujourd’hui : on vous donnera le temps d’en chercher un autre.

— Ah ! je vous assure, général, que ce sera le plus tôt possible, et que je n’ai pas envie de rester ici.

M. le capitaine L…, le fils du sénateur, qui était aide-de-camp du général Curial, m’accompagna chez moi avec un flambeau et me laissa en me saluant avec une extrême politesse. Sa famille m’a comblée de bontés et m’a témoigné le plus vif intérêt à mon retour en France.

Une demi-heure après, ce même officier revint et me dit que le général me priait de lui faire l’honneur de dîner avec lui. J’avais bien envie de refuser, mais je pensai qu’il était prudent de ne pas me mettre trop en hostilité avec ces officiers, et j’acceptai. M. L…, ayant vu une guitare chez moi, me dit :

— Ah ! madame est musicienne ?

— Je chante l’opéra, lui répondis-je.

— On nous a fait espérer que nous aurions le plaisir de vous entendre.

Je ne répondis point. En attendant le dîner, je