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souvenirs d’une actrice

J’aimais assez Martainville, parce qu’il avait un caractère qui m’amusait, et que je lui croyais un bon cœur, quoiqu’en général il fût peu estimé. Mon mari rentra avec Michot ; ils furent d’avis qu’il fallait que Martainville quittât Paris, où il ne serait pas en sûreté ; mais c’était chose assez difficile de se procurer les papiers nécessaires, même pour passer la barrière.

— Tu resteras chez moi, lui dit Fusil, jusqu’à ce que j’aie pris des renseignements à ce sujet. Je vais voir quelqu’un de ta section, qui pourra m’en donner.

Le soir il lui annonça qu’il avait été dénoncé, et qu’il ne pourrait passer la barrière que déguisé. On avait été dans sa maison pour s’informer de l’heure à laquelle il devait rentrer.

— Tu attendras chez moi, ajouta Fusil, jusqu’à jeudi, jour où je serai de garde à la barrière. Voyons, endosse un de mes habits de paysan, pour