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laissée vide par la mort de son propriétaire, fut occupée sans formalités par un nommé Valentin Jacquel.

Malgré les nombreux avertissements de la communauté, le sieur Jacquel persista à occuper cette construction dont le fonds était revendiqué par la municipalité. Par un arrêté du Procureur du Roi au bailliage de Remiremont, la communauté fut autorisée à démolir la baraque occupée par le sieur Jacquel.

Ce dernier en réédifia une autre sur le même emplacement et assigna la communauté en demande de dommages-intérêts.

La communauté eut encore gain de cause. Jacquel fut condamné aux frais et dépens, la communauté fut autorisée à faire démolir sa baraque ; enfin le défendeur reçut la défense de bâtir à nouveau sous peine d’emprisonnement.

Le procès coûta cher à l’usurpateur ; le mémoire des frais de la communauté se monte à 106 livres (dont 46 au Procureur communal et 40 de frais divers) ; le dossier compte 5 pièces parchemin et 35 pièces papier.

Mais ce procès et tous les précédents furent éclipsés par l’important différend qui survint à la fin de ce siècle, entre la communauté et Gabriel Paxion.

Ce procès dura 5 années (1781-1786) ; le dossier volumineux qui s’y rattache[1] renferme 4 pièces parchemin, 129 pièces papier et un plan ; la lecture de ces documents est des plus intéressantes. Elle met en relief la physionomie caractéristique d’un montagnard instruit et intelligent qui tint hardiment tête à toute la municipalité dans des circonstances très désavantageuses pour lui.

Voici quelle fut l’origine du procès.

Il était d’usage, comme le dit Paxion, que les propriétaires de terrain construisaient sur le communal une « rabaissée », mais sans aliéner les droits communaux et le

  1. Archives communales F.F.VIII.