Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/177

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Sous l’inspiration et à l’exemple de J.-G. Colin, vicaire en chef, les prêtres de Gérardmer, ses vicaires (Ch. Roch et F. Colin), surent, dès les premiers jours de la Révolution, éviter les conflits en prêtant le serment de civisme prescrit par la Constituante. Un dimanche de Janvier 1791, à la grand’messe, ils s’avancèrent devant le balustre (la balustrade) du chœur, et prononcèrent les paroles suivantes :

Nous jurons de veiller avec soin sur les fidèles de cette paroisse, d’être fidèles à la nation, à la loi, au roy, et de maintenir de tout notre pouvoir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le roy[1].

Le maire leur répondit par un compliment fait au nom de toute la commune,

Qu’on remerciait l’Être suprême d’avoir des pasteurs aussi dévoués pour leur ministère que pour la chose publique.

Dès les premiers mois de l’année 1793, plusieurs prêtres étrangers à la commune vinrent fixer leur résidence à Gérardmer, ce qui prouve d’une façon péremptoire que les esprits n’y étaient pas surexcités ; citons J.-B. Leroy, chartreux ; A. Le Roy, ancien curé de Mandray ; N. Viry, capucin ; Mathieu, de Jussarupt ; Thiriet, de Deycimont ; Blaison, de Saint-Amé, etc.

Le citoyen Keringer, vice-président du district de Bruyères, ayant répandu des propos calomnieux sur la conduite « du citoyen J.-G. Colin », le Conseil général de la commune de Gérardmer s’assembla en toute hâte, car il ne

  1. Quelques jours avant (21 Janvier), ils avaient signé au registre des délibérations une déclaration ainsi formulée: « Conformément au décret de l’Assemblée nationale du 27 Novembre, qui exige de tous les fonctionnaires publics la prestation du serment civique, voulant donner l’exemple de la soumission aux lois, nous prêterons, dimanche prochain, à l’issue de la messe paroissiale, en présence du Conseil général de la commune et des fidèles, le serment voulu par le dit décret, étant dans la ferme persuasion que l’Assemblée nationale n’a voulu et n’a touché en rien aux principes de la religion catholique, apostolique et romaine dans laquelle nous voulons vivre et mourir. »