Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/199

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à dos d’homme leurs brouettes et outils, par des chemins détrempés. Ces détails justifient l’impopularité de l’impôt de la corvée.

Les corvées étaient souvent multipliées par des ouragans qui détruisaient les ponts et coupaient les chemins ; quelques-uns sont restés tristement célèbres, celui du 12 Mars 1761 emporta les toits des maisons et renversa les arbres dans les forêts, principalement à la droite des Bas-Rupts et derrière Longemer, où l’on établit une scierie pour en opérer le déblaiement[1].

Le débordement du 25 au 26 Juillet 1778, appelé Déluge de la Saint-Jacques ou de la Sainte-Anne, causa de grands dégâts dans les collines de Liézey, Selley et Béliard :

Où quantité de maisons, moulins et autres usuines (usines) furent emportés par le torrent des eaux, les terres des preys emportées, le lit des ruisseaux changés de leurs places, une quantité innombrable de bois des forêts voisines déracinés et entraînés dans les preys et jardins, de même que des rochers, pierres, terres et sables poussés parle torrent des eaux dans les preys des dites collines[2].

Ce désastre engagea la communauté à demander de « ne satisfaire à aucun denier » ; l’intendant accueillit cette demande.

L’inondation du 25-26 Octobre 1778 connue sous le nom de Déluge de la Saint-Crépin, ne fut pas moins désastreuse, car elle fut précédée de 5 journées de pluies continuelles. Les routes furent coupées en maints endroits, et il y eut 6 ponts emportés par la violence des eaux, dont le pont de Vologne. Sur leur instance, les habitants de Gérardmer obtinrent l’exemption de travailler aux chaussées royales pendant l’année suivante, afin de pouvoir réparer leurs chemins communaux ; les frais de construction s’élevèrent à 15.000 francs de 1697 à 1786.

  1. J.-B. Jacquot, p. 12.
  2. Archives communales D.D.X.