Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/209

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La garde nationale organisait bien des rondes dans le centre de Gérardmer ; mais elle était impuissante à maintenir le bon ordre dans les lieux écartés de Gérardmer ; aussi l’assemblée municipale s’empressa-t-elle de solliciter avec instance l’obtention d’une brigade de gendarmes nationaux à pied (18 Avril 1792)[1].

La demande de la municipalité ne fut pas exaucée ; elle la renouvela le 30 Nivôse an III (17 Janvier 1795), en présence « des attroupements d’individus, qui mendiaient à main armée, s’introduisaient dans les maisons pour réclamer des vivres ; ils étaient plus d’une douzaine, commandés par Michel, des Xettes ». L’assemblée communale ajoute en outre « que les gendarmes installés à Gérardmer pourraient facilement correspondre avec ceux qui sont établis dans les villes voisines. »

La brigade demandée avec tant de persistance ne fut installée que quatre ans plus tard (29 Nivôse an VII).

La municipalité prit toutes les mesures nécessaires pour assurer le bon ordre et la sécurité de ses administrés.

Par une délibération du 5 Messidor an II (24 Juin 1794), elle désigna, conformément à la loi du 22 Juillet 1791, les 3 officiers municipaux : J.-B. Gérard ; Nas-Jh Viry et Ch.-Ant. Viry, pour former le tribunal de police municipale. Enfin elle organisa une garde et patrouille de nuit, composée de 4 hommes et un officier, pour veiller à empêcher les incendies (15 Nivôse an III).

Les questions relatives aux émigrés soulevèrent à Gérardmer plusieurs débats intéressants à relater.

Un charpentier du lieu, Nicolas Gley, avait un fils « qui avait fait ses études par charité » et qui était prêtre émigré. Le conseil de l’assemblée communale reconnaît :

Que non seulement Nicolas Gley n’a pas fait ou laissé émigrer

  1. L’année précédente, l’assemblée communale avait déjà décidé qu’elle bâtirait une maison au Rain pour y loger 4 gendarmes nationaux.