Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/251

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Nous ferons remarquer le petit nombre de tisserands (20, dont 12 compagnons), qui existaient à Gérardmer à la fin du siècle dernier.

D’ordinaire les artisans ne vivaient pas d’un seul métier ; ils en avaient plusieurs qu’ils exerçaient suivant les circonstances ; quand ils travaillaient au compte des particuliers, c’était toujours à domicile, et les personnes qui réclamaient leurs services devaient leur offrir la table commune.

Les cordonniers méritent une mention spéciale pour le patriotisme dont ils firent preuve pendant la Révolution. Ils étaient au nombre de 14, qui répondirent à l’appel chaleureux de l’administration municipale (en 1792), savoir : Didier, J. Gegout, A. Gegout, Moulin, A. Martin, Gley, N. Martin, Claude, Viry, J. Gegout le jeune, Blaison, Toussaint, N. Gegout, Pierrel.

Il s’agissait de faire des souliers pour l’armée, et les cordonniers manquaient de cuirs et de formes. L’administration municipale prit des dispositions pour donner à ces ouvriers la matière première indispensable, et le travail imposé fut toujours exécuté à temps ; 3, parmi ces cordonniers de Gérardmer, acceptèrent la commande de 50 paires de souliers nécessaires aux 25 engagés volontaires de la commune (47 Mars 1793).

Les tanneurs ne vendaient leurs cuirs qu’au reçu de numéraire métallique ; aussi, quand la dépréciation des assignats eut fait baisser considérablement la fortune publique, les cordonniers se virent dans l’impossibilité de faire les 2 paires de chaussures que chacun d’eux devait fournir par décade.

L’assemblée municipale protesta énergiquement en leur faveur (délibération du 12 Messidor an IV), en disant : « …Les cordonniers ne sont pas riches ; s’il est juste d’exiger des citoyens des sacrifices pour assurer la tenue