Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/26

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La vénération de cette pierre n’est qu’une forme du culte des pierres, à cause de l’empreinte qu’elle porte et qui était le symbole du soleil (la forme circulaire ronde)[1]

Charlemagne a laissé, dans le pays de Gérardmer, des souvenirs que l’on retrouve à l’état de légende.

Quoi donc d’étonnant, continue le même narrateur, le souvenir de l’adoration du soleil étant disparu, que pour le montagnard, ce soit le cheval de ce souverain, devenu légendaire, qui ait laissé l’empreinte de son pied sur cette roche ? Plusieurs coutumes des Vosges rappellent cette forme du culte du soleil.

À Noël, les parrains et marraines donnaient à leurs filleuls et filleules un gâteau connu sous le nom de cugneu ou quénieux. Au commencement du Carême, on vendait d’autres gâteaux ayant la forme de croissants. On les appelait des cornottes, ou counottes, ou conattes.

Les pauvres allaient de maison en maison quêter des beignets en chantant :

Cercles, cercles de roses,
Les beignets sont levés.
Poëles, poëles pétillent,
Les beignets sont rôtis.
Beignets hors ! Beignets !
Ou je fracasse la baraque.[2]

M. Fournier fait remarquer le caractère religieux de

  1. Vieilles coutumes dans les Vosges, ouvrage cité.
  2. Voici le texte en patois alsacien, que chantaient les montagnards du Val de Munster, en allant quêter ces beignets : Reihe, Reihe Rose ! / D’Kehchle sen geblose. / Pfanne, Pfanne krache, / D’Kehchle sen gebrache. / Kehchle rus ! Kehchle rus ! Od’ri schlag è loch en’s Hus (mot à mot: ou je fais un trou à la maison).