Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/278

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jeta au visage « des charbons tout rouges et des cendres chaudes, en leur disant qu’ils n’avaient pas plus de serment qu’un chat[1]. »

Ces excès renouvelés, engagèrent les maire et jurés à se plaindre (1785) à M. d’Eslon de Servance, lieutenant général à Remiremont :

Qu’il se trouve des vendans vins dans différents cantons composant la dite communauté qui sont assez éloignés du village, et que la jeunesse se voyant a la bry de toute prise par le déffaut de garde de cabaret, faisant la ribotte et la débauche dans les dits cantons, et pour preuve du fait, il s’est trouvé dernièrement une bande d’insolents qui ont déchargé leur insolence dans une maison innocente, y ont fricassé des vitres et commis beaucoup d’autres insolences[2].

Ils concluaient en demandant la permission d’établir de nouveaux gardes de cabaret.

Le lieutenant-général accéda à leur demande et leur enjoignit de veiller à la stricte observation de la loi sur les tavernes. Il défendit aux débitants « de donner à boire à quiconque ne sera éloigné d’une lieue au moins de l’auberge, excepté pour les hommes traitant commerce, et de laisser pénétrer immédiatement à leur arrivée dans leurs maisons les gardes faisant la visite. »

Les boissons

Depuis un temps fort reculé on fabriquait dans les Vosges de la bière, de la cervoise, et une liqueur appelée miessaude ou miessaule, « composée d’eau et de miel ou même simplement d’eau que l’on jetait sur la cire après l’extraction du miel, et qu’on y laissait séjourner pendant

  1. Il y eut 30 procès verbaux de ce genre de 1762 à 1788.
  2. Archives communales F.F.III.