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Le Pont-des-Fées

Comme tous les pays, Gérardmer a sa bonne fée qui connaît le présent, le passé et l’avenir, et domine toute la nature. Son accent console ou terrifie avec ses capricieuses transformations. Elle est tour à tour séduisante jeune fille, pauvre vieille décrépite, rayon de lumière, souffle d’air, insecte d’or, oiseau d’azur. Si vous doutez que ce soit elle, demandez aux paysans qui habitent sur les bords de La Vologne. Ils vous diront qu’ils l’ont vue en joyeuse compagnie, vêtue du costume le plus original que vous puissiez rêver, donner une grande fête dans le palais qui avait surgi pour elle des belles eaux du clair ruisseau. Elle, y recevait de brillants chevaliers, leur donnait à boire un philtre magique qui leur ôtait toute volonté. Ils étaient alors forcés de travailler à la construction du pont qui existe encore et porte le nom de Pont-des-Fées.

La vérité est que ce pont est ainsi nommé à cause de l’abondance – aux environs – des épicéas et que le nom patois de ce sapin est fie ; on a dit le Pont-des-Fies, d’où, en français le Pont-des-Fées.

Néanmoins la légende persiste ; elle a même inspiré un poète[1] et nous reproduisons sa charmante inspiration.

Ballade du Pont-des-Fées

« Ne vous endormez pas
le soir au Pont-des-Fées. »

Dans le bois sombre et solitaire,
Messire Humbert s’est égaré :

  1. Volange, Gérardmer-Saison.