Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/324

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Et ce ne fut pas sans mal qu’il regagna son logis.
Minette, on le devine déjà, était de retour avant lui.
Quand elle le vit s’asseoir aussi blanc que du fromage blanc,
Elle lui demanda tout vite s’il avait la colique.
« Non, dit-il, mais écoute-moi : C’est ce soir-ci la fin
De mes ribottes, c’est fini, je ne boirai plus de brandevin. »
Ce fut vrai. – Il fit graver son nom et celui de sa femme
Sur la croix qu’il fit mettre où il avait vu le fantôme.
On dit que « qui a bu boira ». Mais Jean Meyon,
Aussi bien depuis ce soir-là, cessa d’être un soulard,
Et ceux qui ne voudraient sur ma parole croire
Un fait si surprenant, aussi vrai qu’il est rare,
Une croix en pierre est là debout, pour leur prouver
Qu’une fois à Gérardmer le proverbe a menti.

Origine légendaire de Gérardmer[1]

Les peuples de l’antiquité aimaient à entourer de merveilleuses légendes le berceau de leur enfance ; telle est la

  1. Gérardmer-Saison, 11. Louis Dulac.