Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/35

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cependant tout le vieux Gérardmer n’a pas disparu ; on peut voir encore plusieurs maisons portant le millésime de 1500, notamment celle qui se trouve en face du chemin de Liézey, sur le chemin qui va de la rue de la Gare à l’avenue du Vinot[1].

Des raisons autres que celle de l’alimentation devaient engager les premiers habitants de Gérardmer à ne pas former d’agglomération auprès du lac ; l’hiver y était long et humide ; le vent d’ouest, qui est le vent dominant du pays, y souffle avec force ; pour se mettre à l’abri des intempéries, ils vinrent s’installer dans les vallées abritées (Basse-des-Rupts, Creuse, Ramberchamp), ou sur le versant des coteaux (Rain, Bas-des-Xettes, Rochires, Forgotte) ; il est à remarquer, du reste, que la population de la section du Lac a toujours été la plus faible de celle des 4 sections du centre.

Ce mouvement de rétrogradation dans la vallée avait une autre cause ; il rapprochait les fidèles de l’église d’alors, la chapelle du Calvaire ; on se demande, au premier abord, pourquoi l’agglomération ne s’est pas formée autour de l’église, comme cela s’est produit partout ; c’est que la prairie du Champ, à l’époque, était marécageuse, tourbeuse, inabordable par les temps de pluie ou de fonte de neige ; les maisons ont été édifiées sur la hauteur, au flanc du coteau, et l’église a été construite au milieu des habitations, dès 1731.

Un document du xive siècle, qui existe au Trésor des Chartes[2], constate que le duc Raoul a donné à Conrad Hack de Tannes (Tann) « dix livrées de terre de forts, à rachat, à prendre et avoir sur la pâture, les haisches et les yssues des bois que le dit duc a entre Longemer et le pertux

  1. Elle appartient à Mme veuve Jacquot. Il en existe encore quelques-unes sur le Trexau.
  2. Layette Val de Liepvre II, no4.