Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/72

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des fours banaux dont il espérait retirer de notables profits. Il dit[1] que le droit de banalité est notoirement attribué à tous seigneurs comme marque de leur haute justice.

Les habitants de Gérardmer firent une pétition en disant que :

D’aultant qu’au ban de Gérardmer il ne se trouve aucunes terres labourables, estant contrains les dits habitans d’achepter leurs grains ez marchez des villages aux environs dont le plus proche est distant de 4 à 5 lieues, et, en retournant, les mouldre au premier moulin qu’ilz rencontrent pour l’incertitude et difficulté de les pouvoir mouldre enceux du dict Gérardmer, tant à cause du mancquement d’eau que, d’autrefois, pour en sortir sy grande abondance du lac du dit lieu, que les dits moulins en demeurent le plus souvent noyez et inutilez ; et d’ailleurs qu’ils ne peuvent faire provision de grains, pour l’impossibilité d’aller par charroiz ez chemins du dit ban, sinon du costé de Bruières, en sorte que quelquefois ilz sont si nécessiteux de farine et de pain, qu’aussy tost que quelqu’un d’entre eulx en ont amené en leurs maisons, ils sont contrainctz d’en emprunter les uns des autres, pour les rendre à mesme courtoisie et commodité, se trouvant encore parmy eulx bon nombre de menues gens quy ne peuvent achepter du pain que de jour à autre à cause de leur pauvreté ; mesmes que les maisons dudit Gérardmer estantes espanchées et fort arriérées les unes des autres, de sorte que, quand on ferait un four au milieu de leur dit ban, il ne pourait estre qu’à leur ruyne[2].

Ils demandent au duc de les exempter à perpétuité de la dite subjection de banalités pour fours et moulins à condition de payer une redevance de 6O francs à la recette d’Arches.

Le duc y consentit, en exigeant toutefois que la redevance fut portée à 80 francs.

Voici le décret relatif :

  1. Archives communales D.D.XVIII.
  2. Idem.