Page:Général Gouraud – Discours à Alep du 28 juin 1922, paru dans la Correspondance d’Orient.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il suffit d’un moment de réflexion pour comprendre que la Fédération répond à d’impérieuses raisons politiques et économiques. Jusqu’ici la Syrie n’a guère été qu’une expression géographique : elle doit maintenant prendre une existence de droit. Elle doit, dans l’ensemble des nations, devenir une personne morale. Cela n’est possible que s’il lui est donné un organe gouvernemental commun, à côté des Gouvernements des États autonomes qui la composent et continueront à la composer.

Le Haut-Commissariat de la République Française ne pouvait tenir lieu que provisoirement de cet organe commun. Représentant de la Puissance Mandataire, il doit se juxtaposer, se superposer aux Gouvernements locaux et non se substituer à eux ni prendre leur place. La Syrie qui doit exister en droit international, la Syrie qui sera mentionnée dans le traité définitif que nous verrons, je l’espère, bientôt intervenir entre les Alliés et la Turquie aidée des bons offices de la France, ne peut exister dans la réalité vivante sans la Fédération.