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HISTOIRE.

cette époque, Sablé, Beaumont, Fresnay, qui avait été saccagé par les protestants de Normandie, et plusieurs autres villes se soumirent à Henri IV. Le gouverneur Bois-Dauphin, qui tenait le Mans pour la Ligue, ouvrit les portes de la place à ce prince, et tous les partisans de la Ligue, si nombreux dans le Maine, en furent chassés ; mais, avant de partir, ils incendièrent la ville de Mamers. Enfin, l’édit de Nantes (1598) rendit le calme à cette malheureuse province, qui n’eut plus à souffrir, pendant les deux siècles suivants, que des mauvaises lois, des impôts excessifs, des règlements arbitraires et absurdes relatifs au commerce et à l’industrie ; mais tous ces maux elle les subissait avec le reste de la France.

En 1604, les jésuites fondèrent à la Flèche le collége qui devint en 1762, après leur expulsion du royaume, un établissement consacré à l’instruction gratuite de 150 fils de familles nobles qui se destinaient à la carrière des armes.

Sous les règnes de Louis XIII et de Louis XIV, si la contrée eut à subir de redoutables épidémies et à souffrir de la famine (1617), sa tranquillité au moins ne fut pas troublée. Vers 1733, furent ouvertes les grandes routes qui traversent le département, et que devaient plus tard parcourir les bandes vendéennes et les armées de la République.

La révolution de 1789 fut accueillie avec faveur dans le Maine, mais quelques désordres regrettables en signalèrent les débuts. À Ballon, deux citoyens, MM. Cureau et Montesson, accusés d’avoir tenté d’entretenir la famine en accaparant des blés, furent massacrés par les paysans affolés ; toutefois leurs meurtriers furent punis.

En 1793, les Vendéens, soulevés contre le gouvernement républicain, pénétrèrent dans le département de la Sarthe, dont ils croyaient la population sympathique à leur cause. L’armée vendéenne, composée de 70,000 âmes, dont 15,000 combattants seulement, après s’être emparée de la Flèche, se dirigea vers le Mans, le 9 décembre 1793. Henri de la Rochejacquelein la commandait. Les habitants du Mans, à l’approche des Vendéens, se mirent en état de défense. Le