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Page:Gérard - L’Ancienne Alsace à table, 1877.djvu/272

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demeure des époux, soit chez un parent, soit dans les tribus, pouvait assister toute la parenté jusqu’au degré de cousin issu de germains ; mais on ne pouvait y convier strictement que 20 personnes étrangères à la famille. Les réjouissances étaient limitées à deux journées ; cependant une troisième journée pouvait être employée à régaler les gens qui avaient aidé au service de la noce. Toute fraude ou supercherie sur ce dernier point était punie d’une amende. « Pour remédier aux abus de la magnificence ruineuse qui s’est répandue partout et jusque chez les gens de basse condition », il ne sera pas permis aux personnes des deux premières classes de présenter sur la table du banquet plus de huit plats, parmi lesquels compteront de droit les entrées, les entremets et les pièces à effet (Schauessen) ; mais il y avait une concession gracieuse pour le rôti ; ce chapitre important pouvait se subdiviser en trois paragraphes, trois rôts ne comptaient que pour un plat ; à la bonne heure ! La pâtisserie, bornée à un seul genre, les soupes, les salades, les légumes communs, les sauces, et tout ce qui constitue le dessert étaient francs et n’entraient pas dans la computation de la règle somptuaire. « Cependant chacun voudra bien se souvenir de son état et condition et se modérer convenablement sur le fait des dispendieux plats à spectacle, des confitures étrangères et des sucreries, et se garder ainsi de tout dommage personnel et de punition. » Dans les noces qui se faisaient entre gens de la troisième classe, le nombre des plats était limité à six, mais toujours avec le bénéfice des tolérances que je viens d’énumérer.

Les Irtenhochzeiten pouvaient réunir au maximum 60 personnes, étrangers, parents et époux compris ; ces noces se tenaient dans les poêles des tribus, dans les hôtelleries et dans les auberges ; pour se soustraire à cette limitation numérique, on avait imaginé de faire traiter les jeunes gens dans des auberges autres que celle où se réunissait la noce ; cette fraude est sévèrement punie et sur les contrevenants et sur le nouveau marié. À ces noces on ne pouvait servir que quatre plats chauds ; les aubergistes devaient