Page:Gérard - L’Ancienne Alsace à table, 1877.djvu/275

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sur certaines circonstances : par exemple, s’est-on tenu à la quantité ordonnée des mets pour chaque repas, selon les classes ? a-t-on payé des extra, ou fait des fournitures en nature à l’hôtelier, afin qu’il pût traiter plus largement ? a-t-on payé comptant ou l’hôtelier a-t-il fait crédit ? etc. Ce document nous fait connaître aussi le tarif en vigueur à cette époque ; les gens des trois dernières classes payaient, savoir : un homme 6 sch. 4 pf., une femme 5 sch. 4 pf., une fille 4 sch. 4 pf. ; la 3e classe, pour les mêmes personnes, était taxée à 8 sch., 6 sch. et 5 sch. ; dans la seconde, le prix par tête ne devait pas dépasser 15 sch. avec le vin, et 10 sch. sans vin (drucken Mahl) ; à la première classe on recommandait seulement de se tenir dans des bornes raisonnables[1].

Après la réunion de Strasbourg à la France, le Magistrat reconnut que le « changement de domination et la différence des temps exigeaient quelques modifications, en plus ou en moins, d’autant plus qu’on affectait de ne plus se soumettre ponctuellement à l’ordonnance ». Il émit en 1687, six années après l’annexion, un décret en 22 articles dans lequel je choisis ces dispositions : « Encore que nous louions ceux qui s’abstiennent à leurs noces de tous festins publics et recherchés, nous n’entendons pas néanmoins interdire ces jouissances, dans une mesure licite, à ceux qui prennent plaisir aux repas solennels ; ils pourront même y vaquer deux jours ; mais les jeunes gens ne prendront part qu’au second jour » ; le prix des repas ne dépassera pas, dans les dernières classes, 10 sch. par tête mâle, et, dans les plus élevées, 2 livres pfennings par paire d’époux ; les Gaab- et Freyhochzeiten sont exclusivement réservées aux deux premiers ordres de citoyens ; aux Irtenhochzeiten le marié ne pourra tenir aucun de ses invités franc de son écot ; l’heure réglementaire du festin est portée à midi ; il doit commencer par une prière fervente et se terminer par de sérieuses actions de grâces envers Dieu ; les pauvres ne seront pas oubliés ; la boîte aux aumônes circulera au dessert ; les festins du

  1. Decretum des 11. Januar 1662.