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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/111

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Je cherchais à m’expliquer les causes de la frayeur que j’avais remarquée dans la fuite précipitée des bêtes noires, lorsqu’il me sembla entendre un bruit de voix sur ma droite, du côté opposé au poste occupé par Rousselot.

Je me rappelai alors ce que j’avais entendu dire au camp lors de notre arrivée, savoir, que des maraudeurs, appartenant à la tribu des Ouled-Daun, encore insoumise, venaient presque toutes les nuits jusqu’au pied des remparts pour tirer sur les sentinelles.

Or, si j’étais bien informé, nous nous trouvions justement sur le chemin de ces messieurs, dont la conversation devenait le plus en plus distincte.

Il n’y avait pas un moment à perdre, et déjà il était trop tard pour me rallier à Rousselot sans courir le risque d’être vu et de nous perdre tous les deux si, comme j’en jugeais au bruit des voix, nos importuns étaient en trop grand nombre.

Jusqu’à ce moment, j’avais tourné le dos au sentier, je fis volte-face pour l’avoir devant moi, et, après avoir placé mon pistolet armé et mon couteau hors du fourreau à la ceinture, j’attendis, le fusil à l’épaule, la suite des évènements.

Voici quelle était la ligne de conduite à laquelle je m’étais arrêté :