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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/113

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Il était armé d’un fusil qu’il portait sur l’épaule et d’un pistolet que le pan relevé de son burnous me permettait de voir à sa ceinture. Derrière lui venait une file de compagnons qui me parut extrêmement longue à mesure qu’elle approchait.

Lorsque le chef de la troupe arriva à la hauteur du lentisque dans lequel j’étais blotti, il s’arrêta pour parler à ses camarades, qui étaient un peu en arrière et marchait doucement ou discourant entre eux.

Je compris qu’il les engageait à doubler le pas, et il me sembla qu’en parlant il me regardait. Bientôt il fut rejoint par le reste de la troupe, qui s’arrêta comme lui sur le sentier, si près de moi que je n’avais en quelque sorte qu’à allonger le bras pour les toucher.

Je les comptai, ils étaient quinze. Il est inutile de dire que je renonçai à mon projet d’attaque, et que je ne songeai qu’à me tirer d’affaire dans le cas où je serais découvert.

Heureusement pour moi, celui qui paraissais commander aux maraudeurs se remit en marche, et fut suivi de près par tous les siens.

On comprendra combien le défilé de ces quinze hommes dut me paraître long, et j’avoue que je me sentis soulagé d’un grand poids quand le dernier m’eut dépassé.