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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/119

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Une compagnie de sangliers attaquée de cette manière est presque toujours massacrée jusqu’au dernier, et ces sortes de chasse sont si productives, que, lorsqu’on a l’intention d’emporter les morts, il est indispensable de se faire suivre par une ou plusieurs prolonges.

De toutes les manières de chasser le sanglier celle-ci me paraît la plus agréable pour les véritables amateurs. En effet, pour la chasse au marais, il faut laisser passer la rosée du matin, qui neutraliserait l’effet du feu dans les roseaux, et les chasseurs ont beaucoup à souffrir de la chaleur.

Celle que l’on fait au bois, si elle n’est point dirigée par un homme habile et connaissant bien le pays, n’est souvent qu’un buisson creux, et, dans tous les cas, elle est dangereuse à cause des chutes des chevaux et des hommes qui courent à travers des broussailles, des futaies non percées, où il se présente à chaque instant des obstacles infranchissables pour les meilleurs chevaux et les meilleurs cavaliers.

Les raisons qui me font préférer la chasse dont j’ai parlé plus haut, et que j’appellerai la chasse au rembucher, sont les suivantes : d’abord l’heure à laquelle on la fait, c’est-à-dire ce moment aimé de tous les chasseurs européens, qui l’appellent entre chien et loup, les