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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/17

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Le lion noir, beaucoup plus rare que les deux autres, est un peu moins grand, mais plus fort de la tête, de l’encolure, des reins et des jambes. Le fond de sa robe est de la couleur des chevaux bai brun jusqu’à l’épaule, ou commence une crinière noire, longue, épaisse, qui lui donne un air peu rassurant.

La largeur de son front est d’une coudée, la longueur de son corps, depuis l’extrémité du nez jusqu’à la naissance de la queue, qui est d’un mètre, mesure cinq coudées[1]. Le poids de son corps varie entre deux cent soixante-quinze et de trois cents kilos. Les Arabes redoutent plus ce lion que les deux autres, et les Arabes ont raison.

Au lieu de voyager comme le lion fauve et le lion gris, le lion noir s’établit dans un bon repaire, et y reste quelques fois trente ans. Il descend rarement dans la plaine pour attaquer les douars ; mais, en revanche, il va attendre, le soir, les troupeaux de bœufs au moment où ils quittent la montagne, et en tue quatre ou cinq pour boire leur sang.

Dans la saison d’été, alors que les jours sont longs, il quitte sa demeure au coucher du soleil, et va se poster, sur le bord d’un sentier

  1. Les Arabes mesurent la coudée du coude à l’extrémité de la main ouverte.